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Face ID sur l’iPhone X : souriez, vous êtes identifié !

Face ID sur l’iPhone X d’Apple Marseille
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Ecran Oled « bord à bord » de 5,8 pouces dernier cri, vidéo en 4K, recharge par induction, réalité augmentée… Apple n’a pas lésiné sur les moyens pour fêter les dix ans de l’iPhone avec la présentation de l’iPhone X (prononcez “dix” ou “ten”) qui s’apparente à la « Rolls » des smartphones. Mais c’est surtout sa technologie de reconnaissance faciale en 3D qui a marqué les esprits.

 

 

Pensez (un peu) différemment

 

En effet, il utilise une caméra True Depth ultra précise combinée à un “moteur neuronal” stocké dans une puce spécialement créé à cet effet. L’ensemble peut analyser 30 000 points du visage tout en gérant ses changements (vieillissement, amaigrissement, pillosité, accoutrement…). Il suffit juste de regarder l’iPhone en face les yeux bien ouverts.

Ce choix de la reconnaissance faciale n’est pas anodin. Il va de pair avec le développement des interfaces dites naturelles. À l’avenir, nous utiliserons de moins en moins le clavier, la souris, le trackpad ou même l’écran tactile. Tout se fera de façon plus instinctive, directe et facile en passant par une interface invisible. Cette façon de procéder existe déjà lorsque nous nous servons de notre voix pour effectuer une requête sur le web. Selon Google, 20 % des recherches sur mobile se font désormais par ce biais.

D’où le développement de l’assistance personnelle avec, entre autres, les enceintes connectées Google Home de Google ou Echo d’Amazon sans compter les nombreux assistants présents sur nos smartphones depuis déjà quelques années (Siri, Cortana…). Mais l’utilisation de la voix n’est qu’un des aspects de l’avènement des interfaces naturelles. Le mouvement et le visuel sont également mis à contribution. La reconnaissance faciale appartient à cette dernière catégorie : plus besoin d’entrer un code ou de poser son doigt sur l’écran pour déverrouiller son appareil. Une simple « pose » suffit !

Pour autant, cette technologie est loin d’être inédite. L’application Hello de Microsoft permet déjà d’accéder à son PC de cette manière à condition qu’il soit équipé d’une caméra infrarouge à détection de profondeur. Le logiciel est tellement performant qu’il est capable de distinguer deux personnes jumelles.

 

 

Volte-face potentielle

 

Si Face ID s’annonce prometteur, il pose question. Tout d’abord, il convient de s’interroger sur sa fiabilité. On se rappelle du précédent du Samsung Galaxy S8. Son scanner optique s’est révélé défaillant puisqu’il pouvait être débloqué en montrant une simple photo. La présentation de l’iPhone X a d’ailleurs été en partie entachée par un bad buzz. Craig Frederighi, actuel vice-président senior de l'ingénierie logicielle chez Apple Inc, a rencontré un problème quand il s’est agi de faire la démonstration du déverrouillage en regardant l’appareil. Cela n’a tout simplement… pas fonctionné ! Embarrassant pour une technologie censée contribuer à l’avenir du smartphone. Consternant quand on sait que le premier prix de l’iPhone X s’élèvera à… 1 159 euros pour 64 Go de mémoire.

Cela pose la question cruciale du piratage. Sur ce point, Apple garantit la sûreté optimale du système puisque la probabilité de le tromper serait d’une chance sur un million. Ce ratio est à comparer avec celui de un sur 50 000 relatif au déverrouillage par empreinte digitale des iPhones actuels (Touch ID). Ce progrès est à mettre sur le compte de l’existence d’une enclave à l’intérieur du téléphone spécifiquement dédiée à la protection des données. Il n’accède pas directement au “moule” du visage (il passe par un système d’autorisation) qui lui-même n’est pas stocké mais conservé dans une forme “informatisée”. Autre point : les données ne sont pas stockées en ligne ce qui limite les risques de piratage.

La sécurité est l’un des principaux arguments avancés par Phil Schiller, Vice-Président marketing d’Apple. « C’est le futur du déverrouillage de nos smartphone et de la protection de nos informations sensibles », s’enthousiasme-t-il. Il faut dire qu’Apple a pu montrer quelques gages en la matière par le passé. La société n’a pas hésité à défendre les données de ses utilisateurs contre les ingérences du gouvernement américain au risque de choquer une partie de l’opinion publique. Rappelons qu’au lendemain de l’attentat de San Bernadino en 2015, le FBI souhaitait accéder au contenu du téléphone d’un des terroristes en créant une « porte dérobée » (faille de sécurité introduite de façon intentionnelle). Apple a refusé de répondre positivement à cette demande.

Depuis, le FBI est parvenu à contourner la sécurité du téléphone. Ce qui interroge celle de Face ID. C’est l’avis de Marc Rogers chercheur en sécurité chez Cloudfare. Il est l’un des premiers à avoir pu tromper le déverrouillage des iPhones par empreinte digitale. Il estime que la reconnaissance faciale pourrait être activée par une autre innovation technologique : l’impression 3-D. En faisant une copie 3D de notre visage et en la pointant vers l’iPhone, Rogers pense que cela pourrait faire sauter le verrou. Cette hypothèse est d’autant plus probable qu’Hello a déjà été « piraté » grâce à des moules de visage en platre créés par un laboratoire berlinois. Ces derniers avaient notamment la particularité de reproduire les propriétés réfléchissant la lumière de la peau.

Cependant, ces scénarios seraient à exclure. Durant la keynote, Schiller a effectué un test à l’aide d’un masque réalisé par un spécialiste des effets spéciaux d’Hollywood. Avec succès.

Plus prosaïquement, la reconnaissance faciale peut poser problème en cas d’agression ou d’arrestation. Aux Etats-Unis, les forces de l’ordre peuvent ordonner à l’utilisateur de faire usage de son doigt pour ouvrir son téléphone alors que le code est protégé le plus souvent par la Constitution. On peut s’attendre à ce que dans les régimes autoritaires il soit plus aisé de déverrouiller un smartphone en contraignant la victime à regarder l’écran.

En définitive, la marque à la pomme semble consciente des limites de sa technologie. Elle a reconnu durant la présentation de son nouveau produit phare qu’il n’y avait pas de système parfait. C’est pourquoi Face ID pourra être désactivé sur d’autres applications comme le paiement. En outre, deux nouvelles fonctionnalités d’iOS sont susceptibles de rassurer les plus inquiets. Une nécessite l’entrée d’un mot de passe lorsque l’on connecte l’appareil à un ordinateur prémunissant contre l’éventuel vol de données passant par ce biais. L’autre est une sorte de procédure d’urgence pour désactiver la reconnaissance faciale.

 

 

Article rédigé par Thierry Randretsa

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