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Patrimoine digital - édito

Patrimoine digital - édito
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MyJalis vous présente l'édito de Paul Nguyen, directeur technique de Jalis.

C'est en regardant the Crown sur Netflix qu’un scintillement produit l’étincelle : le “Duc d'Edimbourg” était un noble, plus intéressant : un tel titre devait puiser son origine dans la notion de possession de terre. Cette idée de richesse, de détenir et provenir d'un territoire, d'un domaine était dans son nom. Aujourd'hui, on comprendrait seulement qu'il est originaire d'Edimbourg... En effet, après une conquête de l’Ouest et quelques siècles, posséder un terrain n'est plus aussi évident. Nous sommes bien plus nombreux et force est de constater qu'il n'y aura pas de place appropriée pour tous. Nous sommes quelques sept milliards de terriens pour cent cinquante millions de km2 de terres émergées, soit près de 2 ha par habitant. Cela semble beaucoup mais un partage avec les animaux et la flore nous ramène à une réalité évidente : enrichir son patrimoine de m2 n’est et ne sera jamais plus chose aisée.

La propriété 2.0

Faute de "dégaine" à la John Wayne, pour ne pas jeter tous nos rêves, il existe encore un nouvel El Dorado depuis quelques décennies. Il faut déplacer son horizon du côté du cyberespace et du Word Wide Web, monde ouvert depuis 1989. Les premiers internautes et webmasters étaient des pionniers d'un Far West numérique. Dans ce nouveau territoire afin de délimiter les espaces, on mit en place des noms de domaine pour identifier et des extensions pour qualifier. Ces derniers comprennent une catégorie qui désigne le pays, ainsi par exemple www.jalis.fr identifie une entreprise nommée Jalis résidant en France. Un autre exemple, www.wikipedia.org est une application web encyclopédique collaborative, une association (.org).

Par ailleurs, un nom de domaine est la propriété d’un individu. Il peut ainsi faire preuve de titre de propriété dans ce nouveau monde. Encore ces derniers temps, il a fallu créer de nouvelles extensions car nous sommes de plus en plus connectés, on parle de 40% de la population mondiale. Pour faire un parallèle avec notre cher Duc, on se projette une fois encore vers la même limite : il n’y aura pas de place pour tout le monde...

Le nom de domaine votre nouveau patrimoine ?

Mais alors une question se pose, posséder un nom de domaine s’apparente-t-il à la notion de patrimoine ? Les noms de domaine reflètent majoritairement des entreprises mais de moins en moins. Selon leur présence dans les résultats des moteurs de recherche, ils invitent les internautes à visiter virtuellement leurs activités, leur philosophie, leurs produits et services, c'est selon le contenu. Le nombre de rencontres est en fonction de la quantité de positions occupées par les pages et leur classement. Plus souvent vous êtes parmi les premiers, plus vous aurez de visites sur votre domaine.

Ces rencontres indirectes sur la toile produisent naturellement une intéraction avec la réalité, potentiellement génératrice d’échanges commerciaux. Rappelons que l’extension la plus connue, le “.com” qualifie de “commercial” un nom de domaine. Il y a bien un capital digital quantifiable selon le nombre de visites. Un individu qui possède beaucoup de noms de domaine, chacun d’entre eux occupant beaucoup de premières positions, s’attribue de nombreuses visites, d’échanges.

Cette mécanique répétée pourrait rendre indépendant son propriétaire des saisonnalités et des tendances d’audience en développant des sujets multiples, en ambitionnant d’être omniscient, en puisant dans son patrimoine culturel pour le partager. Plus vous possédez de noms de domaine, plus vous les cultivez, plus vous serez visibles et populaires. Cette conquête de positions et de territoires fait de vos sites internet et leur contenu, bel et bien votre patrimoine digital

Une géographie connectée

En quittant mon Duc de Netflix, je vais sur Google pour amuser un peu plus ma réflexion. J'ai cherché à savoir où se trouvait exactement Edimbourg. Je constate sans surprise qu’il a des millions de pages et que pour répondre au mieux à ma requête, le moteur de recherche star me propose pertinemment une carte... Un zoom de molette dans cette partie du Royaume-Uni et je me rends compte qu'on a cartographié naturellement en positionnant des entités, des entreprises avec des adresses, téléphones, images et... des noms de domaine.

Google Maps serait-il un cadastre mondial ? Doit-on encore faire des distinctions quand le virtuel s’entrelace tant avec le réel ? Surtout qu’en parallèle les objets se connectent et que les réseaux hauts et bas débit se démultiplient. Les personnes incarnent le numérique qui lui-même infuse dans les murs, prend possession des objets, contrôle des machines. Le patrimoine digital prendra tout son sens quand dans nos esprits, les clouds, les web 2.0 se seront évaporés pour que nous ne puissions fouler qu’un monde connecté, unifié. Nous le visiterons aussi bien à petits pas qu’à coup de clics ou pourquoi pas de claques.

Dans ce monde agrandi, avec son nouveau système et ses propriétés, on pourrait même imaginer une généalogie avec paul@nguyen.fr qui équivaudrait à Paul Nguyen de France, revoilà notre Duc d'Edimbourg... C’est une réalité augmentée, un monde plus vaste, dimensionné de terre ferme et des données digitales. Nos patrimoines avec leur nouvelle définition seront légués, nous sommes en pleine évolution. Il faut songer pour nos enfants à leur héritage digital qui se construit maintenant.

Edito rédigé par Paul Nguyen

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