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Brève histoire de l’origine du #hashtag

Que veut dire hashtag ?
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On peut faire remonter l’origine du hashtag aux années 70 où l’utilisation du croisillon (le versant technique de la dièse) est employé en langage informatique. Dans les années 90, il est l’apanage des protocoles de communication IRC (Internet Relay Chat) qui sont les ancêtres des chats et autres applications de messagerie instantanée utilisés aujourd’hui. Déjà à l’époque, le « hash » (le mot anglais désignant la dièse) permettait de catégoriser des images, des messages, et d’autres contenus dans des groupes. C’est également le cas sur des plateformes comme Flickr même si son intégration n’est pas native mais issus de la pratique des utilisateurs.

Le 1er hashtag de l’histoire de Twitter

Il faut attendre la fin des années 2000 pour que se révèle son usage contemporain. Chris Messina designer, fervent défenseur du logiciel libre et utilisateur actif des canaux IRC, revendique l’étiquette du « parrain du hash ». Dans un tweet en date du 23 août 2007, il pose la question de savoir si l’utilisation d’une dièse devant un mot est une bonne chose pour regrouper les tweets. Dans son esprit, il s’agit moins de former des groupes que de contextualiser les messages, de filtrer le contenu et de faire de la « sérendipité exploratoire ». Twitter a à peine plus d’un an et cet utilisateur ne sait peut-être pas qu’il vient de révolutionner le réseau social.

En effet, son message a une particularité. Il s’agit officiellement du premier tweet doté d’un hashtag dans la jeune histoire de Twitter. Il n’emploie pas ce terme et préfère parler de « chaîne ». En l’occurrence, le croisillon est accolé au mot « barcamp », du nom de ces conférences participatives tournant le plus souvent autour du web et de la technologie que Messina organise. Son idée était de relier les messages dans des flux de discussion reconnaissables à leur hashtag.

Des chaînes aux hashtags

Toutefois, cette paternité de Messina est quelque peu contestée. Outre l’existence des canaux IRC, un autre américain a employé le procédé à l’été 2007. Il s’agit de Nate Ridder, un habitant de San Diego, qui s’est servi du hashtag #sandiegofire pour informer le public et les autorités sur les incendies dans sa région.

Mais selon le magazine américain en ligne Wired, c’est bien Messina qui a suggéré à Ridder d’employer ce mot-dièse, confirmant la paternité du premier. Dans une interview croisée, le second a même avoué qu’il ne se rappelait plus de ce que signifiait l’expression. Et c’est bien Messina qui à la même période s’est rendu au siège de Twitter à San Francisco pour leur suggérer l’idée. Réponse expéditive de Biz Stone cofondateur et directeur artistique du site de microblogging : « qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ? Vas-y et fais le ». En tout cas, Ridder inaugure l’usage du Twitter comme un service d’alerte durant des catastrophes naturelles ou des attentats terroristes.

Quelque soit son origine, l’idée du hashtag comme marqueur de contenu selon une thématique donnée est née à ce moment. Et encore s’agit-il d’une vision réductrice du mot-dièse tant la pratique des twittos allaient se révéler par la suite créative.

S’il y a bien quelque chose qui ne fait pas débat est l’inventeur du mot hashtag. Son nom est Stowe Boyd. C’est à l’occasion d’une publication sur son blog en août 2007 que cet informaticien créé le fameux mot. Son titre est éloquent : « Hash Tags = Twitter Groupings ». À noter qu’il n’a jamais aimé le terme « chaîne » trouvé par Messina.

Au final, il faut attendre juillet 2009 pour que Twitter intègre formellement le hashtag sous forme de lien hypertexte. S’il est adopté sur les autres réseaux sociaux, c’est bien sur Twitter qu’il connaît ses heures de gloire en lien, le plus souvent, avec l’actualité internationale. Sa naissance officielle accompagne d’ailleurs les soubresauts de la vie politique iranienne. Un soulèvement populaire suite à des élections contestées prend une ampleur internationale lorsque les manifestants décident de retransmettre l’événement sur le web.

La congruence est telle que l’on parle de « révolution Twitter ».

Article rédigé par Thierry Randretsa

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