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Tendances

La Switch, un an et pas encore toutes ses dents

La Switch ©Nintendo.fr
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C’est officiel : la console Nintendo Switch vient de dépasser la barre du million d’unités vendues en France. Un beau cadeau pour celle qui vient tout juste de fêter son premier anniversaire. Mais il n’est pas le seul. Avec près de 15 millions de ventes dans le monde au 31 décembre 2017, la Switch connaît un succès phénoménal. Mieux, elle affole les compteurs. Les ventes records de la Wii sur le même laps de temps sont déjà dépassées aux États-Unis, en France et en Allemagne. Au Japon, elle fait même mieux que la Playstation 2. Le best seller de Sony écoulé à plus de 157 millions d’exemplaires dans le monde peut-il commencer à trembler ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Il n’en reste pas moins que la Switch part sur des bases exceptionnelles au point que le patron de Nintendo Tatsumi Kimishima espère vendre pas moins de 20 millions de consoles pour l’exercice fiscal 2018/2019. Un chiffre qui dépasse largement les attentes initiales du constructeur.

 


Nintendo revient de loin


Cette ambition peut étonner quand on se souvient de la situation de Nintendo il y a quelques années. La Switch est le successeur de la Wii U qui fût un échec commercial. La faute en partie à un concept obscur ou en tout cas mal expliqué, d’aucun croyant que la mablette (la fameuse manette dotée d’un écran) était une console à part entière. Si le concept de gameplay asymétrique permis par la présence de deux écrans (celui de la télévision et celui de la mablette) était novateur, il ne fût jamais vraiment exploité à sa juste valeur. Comme souvent avec les derniers hardwares de Nintendo, la Wii U était boudée par les éditeurs tiers échaudés par un parc trop faible. De plus, elle souffrait de capacités techniques limitées par rapport à la concurrence. Les développeurs n’étaient donc pas enclins à faire l’effort pour adapter les succès de la Xbox 360 et de la Playstation 3 sur la Wii U. Le prestige et la qualité des titres Nintendo comme Mario Kart 8 ou New Super Mario Bros U ne suffisaient pas à compenser une ludothèque bien mince.

Les attentes autour de celle que l’on désignait à l’origine par le sobriquet de Nintendo NX étaient alors immenses. Comment Nintendo allait tourner la page sombre de la Wii U ? La firme de Kyoto allait-elle (enfin, serait-on tenté de dire) rejoindre la course technologique que se livrent Sony et Microsoft depuis plus d’une décennie ? Ou continuerait-elle à faire valoir sa différence ? Si oui, comment ?

 


Nomade et sédentaire


Les spéculations allaient bon train sur la forme et les spécificités techniques de la console, alimentées à coup de fuites, de rumeurs, et d’intox. Nintendo y mettait partiellement un terme avec la diffusion d’un trailer de présentation le 20 octobre 2017. Celle que l’on devait dorénavant appeler la Switch était en fait une console hybride. Cette fois, le concept est clair : la Switch est une portable avec laquelle on joue où on veut. À la maison, on peut l’installer dans un dock pour reprendre sa partie devant la télévision. Pas de doute, Nintendo a appris de ses erreurs.




Au-delà de la communication, la Switch est en phase avec son époque. Jouer la carte du nomade à l’heure où le gaming mobile est en passe de dépasser celui des consoles : il est là le coup de génie de Nintendo. La Switch apporte un souffle de liberté avec son concept de jeu vidéo ubiquitaire que l’on peut résumer par la formule : « jouez où vous voulez, quand vous voulez ». Là où la concurrence mise sur la puissance, la Switch joue la carte de la polyvalence mais aussi de la simplicité avec une interface accessible. Certains lui reprochent d’ailleurs de ne pas proposer les applications lambdas (comme Netflix) que l’on retrouve sur toute tablette digne de ce nom. À quoi bon ? Nintendo a décidé de ne pas s’éparpiller et de concentrer ses efforts, au moins dans un premier temps, sur le jeu.


Des jeux pour tous les goûts


Preuve en est sa ludothèque. Dès sa sortie, elle se dote d’un titre de qualité avec Zelda Breath of the Wild, initialement prévu pour la seule Wii U. « De qualité » est un doux euphémisme. Les nouvelles aventures de Link sont unanimement saluées par la critique et la communauté des joueuses et des joueurs. C’est un jeu étalon qui marque l’histoire de son média en révolutionnant notamment le concept de monde ouvert et en proposant de nombreuses interactions avec les éléments du décor. Un signe qui ne trompe pas sur son succès : le jeu produit quantité de vidéos sur Youtube dans lesquelles les gamers font part de leurs découvertes ou de leurs errances dans le monde d’Hyrule. Très vite, Zelda Breath of the wild devient un “ system seller ” : c’est le jeu auquel il faut avoir joué et pour cela, il faut s’équiper d’une Switch.

Mais il n’est pas le seul. Nintendo a prévu un calendrier de folie pour les débuts de son nouveau-né avec la sortie d’un gros titre par mois. Aux côtés des valeurs sûres comme Super Mario Odyssey, Mario Kart 8 Deluxe ou Splatoon 2, figurent des nouvelles licences comme Arms ou des croisements improbables comme Mario + Lapins Crétins : Kingdom Battle. Ce sont pour la plupart des jeux de qualité, voire des chefs-d’œuvre. Le public ne s’y trompe pas : nombre de ces titres figurent dans les classements des ventes de fin d’année.

Ce n’est pas tout. Les éditeurs tiers jouent le jeu et adaptent leurs titres phares comme NBA2K18, FIFA 18 ou encore Skyrim et Doom. Mais c’est surtout dans le domaine des jeux indépendants que la console cartonne. Avec un parc d’usagers qui ne cesse de croître, une architecture Tegra facile d’accès pour les programmeurs et un format tablette adapté, la Switch est devenue le nouvel Eldorado des développeurs indépendants. Résultat : un rythme frénétique de sorties à tel point qu’il est difficile de suivre l’actualité en la matière. Mais le succès est au rendez-vous : pas de Zelda ni de Mario sur le podium du top des téléchargements 2017 mais Minecraft, Stardew Valley et Rocket League.


Un avenir immédiat en carton


Face à un tel succès, le risque pour Nintendo serait de baisser la garde. Or, après la tempête de 2017, le calme règne en ce début d’année 2018. Pire : on ne voit pas poindre à l’horizon de titres majeurs. Tel le lièvre, la Switch ne serait-elle pas partie trop rapidement au risque de s’essouffler ? Que nenni ! Après avoir émerveillé les gamers de tout poil, Nintendo joue l’ouverture avec en ligne de mire un public qui lui est cher : la famille. C’est l’objectif poursuivi par Nintendo Labo. Ce projet éducatif et ludique promet d’initier les plus petits au fonctionnement des nouvelles technologies par l’entremise d’accessoires en carton à fabriquer avec l’aide des parents. Ce labo d’un nouveau genre est l’occasion d’exploiter certaines spécificités de la console qui n’ont pas encore été vraiment mises en avant comme la reconnaissance de mouvement des joy-cons ou encore les vibrations en haute définition. Grâce à cet habile mélange de high tech et de low tech, les constructions en carton prennent vie ou peuvent servir de contrôleurs originaux comme une canne à pêche ou une combinaison de robot. De quoi amuser les petits et les grands.





En définitive, le nouveau rebond de la Switch pourrait venir de là où on ne l’attend pas. En effet, elle semble avoir le potentiel d’une machine à tout faire et il n’est pas exclu que des bidouilleurs en tirent des possibilités inédites. Ainsi, un hacker a réussi récemment à installer Linux sur la console, ce qui ouvre peut-être la porte vers une orientation plus multimédia. Dans le même genre d’idée, un adaptateur bluetooth vient d’être commercialisé aux États-Unis. Il permet de connecter d’autres manettes comme les Dualshocks 4 de la Playstation 4.

Last but not least : fin 2017, un consultant en sécurité détectait dans le code de la console de quoi faire fonctionner de la réalité virtuelle. Une nouvelle qui ne faisait que conforter les déclarations de Tatsumi Kimishima, intéressé par cette technologie et ce alors même qu’un internaute a déjà réussi à transformer la Switch en casque VR.


Article rédigé par Thierry Randretsa

It is official: Nintendo Switch console has just passed of  million units sold in France. A beautiful present for the one who has just celebrated the first anniversary. But it is not the only one. With about 15 million sales in the world on December 31st, 2017, Switch knows a phenomenal success. Better, it runs up the time. The record sales of Wii on the same lapse of time have already been exceeded in the United States, France and Germany. In Japan, it does even better than Playstation 2. Can Sony best-seller selling more than 157 million copies in the world begin to tremble? It is still too early to say. Nevertheless, Switch leaves on exceptional bases to the point that Nintendo’s boss, Tatsumi Kimishima hopes to sell not less than 20 million consoles for the fiscal year 2018/2019. A figure goes far beyond the initial expectations of the manufacturer.

Nintendo has had a close shave

This ambition can amaze when we remember Nintendo’s situation a few years ago. Switch is Wii U’s successor which is a commercial failure. The fault partially in a dark concept or in any case badly explained, none believes that the mablette (the famous lever endowed with a screen) was a full console. If the concept of asymmetric gameplay allowed by the presence of two screens (one of the television and the other of the mablette) was innovative, it is never really exploited in its just value. As often being with Nintendo’s the latest hardwares, Wii U was founded by the third publishers shrivelled by a too low fleet. Furthermore, it suffered from technical capacities limited in comparison with the competition. Developers were not thus inclined to make the effort to adapt the successes of the Xbox 360 and Playstation 3 on Wii U. The prestige and the quality of Nintendo titles like Mario Kart 8 or New Super Mario Bros U were not enough to compensate for a very thin game library.

Expectations around the fact that we indicated originally with Nintendo NX nickname were then immense. How was Nintendo going to turn the dark page of Wii U? Did the firm of Kyoto (finally, we would be tempted to say) join the technological race involved in Sony and Microsoft for more than a decade? Or would it continue to show its  difference? If yes, how?

Nomad and home-body

The speculations made good progress on the shape and the technical specificities of the console, fed with leakage, rumors, and brainwashing. Nintendo partially put an end to it with the distribution of a display trailer on October 20th, 2017. The one that we had to call now Switch was a hybrid console in reality. This time, the concept is clear: Switch is one mobile with which we play or we want. At the house, we can install it in a dock to resume its part in front of the television. No doubt, Nintendo has learnt from its errors.

Beyond the communication, Switch is in sync with his time. Opt for the nomad when the mobile gaming is to exceed that of consoles: it is Nintendo’s stroke of genius. Switch brings a breath of freedom with its ubiquitous video game concept which we can summarize by the formula: "let’s play where you want, when you want". Where the competition put on the power, Switch opts for the versatility and the simplicity with an accessible interface. Some people blame it moreover for not offering the applications lambdas (as Netflix) that we find in any tablet worthy of the name. What for? Nintendo decided not to scatter and concentrate its efforts, at least at first, on the game.

Games for all the tastes

This is evidenced by its game library. After its release, it is equipped with a quality title Zelda Breath of the Wild, initially planned for only Wii U. "Quality" is a soft euphemism. The new adventures of Link are unanimously critically acclaimed and the community of players and the players. It is a standard game which makes history of its media by revolutionizing in particular the concept of open world and offering numerous interactions with the decoration elements. A sign which does not deceive in its success: the game produces videos’ quantity on YouTube in which gamers announce their discoveries or their wanderings in Hyrule’s world. Very fast, Zelda Breath of the wild becomes one "system to saddle": it is the game which is necessary to play and equip itself with Switch.

But it is not the only one. Nintendo planned a crazy timetable for the debuts of the newborn child with the release of the main headline per month. On the side of permanent values like Super Mario Odyssey, Mario Kart 8 Deluxe or Splatoon 2, represent new licenses such as Arms or crossings improbable as Mario + Moronic Rabbits: Kingdom Battle. They are for the most part of the quality games, even the masterpieces. The public does not make a mistake: the number of these titles appears in the classifications of the sales by the end of year. (les classements des ventes de fin d’année.)

That's not all. The third publishers play the game and adapt their titles such as NBA2K18, FIFA 18 or even Skyrim and Doom. But it is especially in the field of the independent games which the console binds. With users' fleet which does not stop growing, the easily accessible architecture Tegra for programmers and format tablet adapted, Switch became the new Eldorado of the independent developers. Result: a fervent rhythm of exits to such a point that it is difficult to follow the current events of the subject. But the success is there: Neither Zelda nor Mario was on the top podium of the downloads 2017 but Minecraft, Stardew Valley and Rocket League.

The nearest future with cardboard

In the face of such a success, the risk for Nintendo would be paid less attention to the protection. Yet, after the storm in 2017, the peace reigns at this beginning of the year 2018. Worse: there is no indication on the horizon of major titles. Such a hare would Switch have too quickly left at the risk of running out of breath? Not at all! Having amazed gamers of all kinds, Nintendo showed the openness with in sights a public who are dear to him: the family. It is the objective pursued by Nintendo Labo. This educational and playful project promises to introduce the smallest to the functioning of the new technologies by the intervention of cardboard accessories with parents’ help. This lab of a new kind is the opportunity to exploit certain specificities of the console which were not really put forward yet as the motion recognition of the joy-idiots or even the vibrations in high definition. Thanks to this skillful mixture of high tech and low tech, the cardboard constructions come to life or can serve as original controllers as a fishing rod or a combination of robot. What to amuse the young and the old.

After all, the new recovery of Switch could come from  which we do not wait for it. In fact, it seems to have the potential of a machine to make everything and it is not excluded that do-it-yourselfers create new possibilities. Therefore, a hacker has recently managed to install Linux on the console, what opens maybe the door towards a more multimedia orientation. In the same style of idea, a bluetooth adapter has just been marketed in the United States. It allows to connect other levers such as Dualshocks 4 of Playstation 4.

 
Last but not least: by the end of 2017, a security consultant detected in the console code of which to run of the virtual reality. A piece of news which was only consolidating Tatsumi Kimishima’s decleations, interested in this technology and even though an Internet user has already managed to transform Switch into VR headset (un internaute a déjà réussi à transformer la Switch en casque VR).

Article written by Thierry Randretsa

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