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Terrorisme sur internet : des chiffres en baisse qui restent élevés

Les internautes luttent contre le terrorisme sur internet
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La lutte contre le terrorisme se déroule en partie sur internet. Les organisations jihadistes comme Daech se sont emparées du web pour diffuser leur propagande, et particulièrement des réseaux sociaux. Face à cela, il appartient à tout un chacun de signaler les contenus faisant l’apologie du terrorisme.

Signaler le contenu terroriste sur Pharos

Pour ce faire, les internautes français disposent, entre autres, de la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements, plus connue sous son acronyme Pharos. Elle a été créée en 2006 au sein de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) pour détecter les sites pédopornographiques. En 2009, elle s’est vue attribuer la gestion de nouveaux contenus : incitation à la haine raciale ou provocation à la discrimination de personnes en raison de leurs origines, de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap, menaces ou incitation à la violence, trafic illicite (stupéfiants, agearmes, etc.), mise en danger des personnes, incitation à commettre des infractions, spam, injure ou diffamation et escroquerie.

Concrètement, l’internaute ayant repéré un contenu lui paraissant illicite et ne nécessitant pas une intervention immédiate des services de police ou de secours peut le signaler sur Pharos. Il doit répondre à toute une série de questions précisant l’objet de sa requête. Celle-ci est ensuite traitée par un ou plusieurs des 23 agents venant de la police et de la gendarmerie constituant l’équipe. Ils procèdent notamment à la qualification juridique du contenu et à l’identification de l’émetteur du message. Si le signalement est considéré comme pertinent, il est transmis à l’autorité compétente pour une enquête plus approfondie.

En outre, les agents de Pharos ont le pouvoir d’ordonner le blocage et le déréférencement des sites faisant l’apologie du terrorisme ou diffusant du contenu pédopornographique à l’éditeur du site ou à son hébergeur, et au fournisseur d’accès internet, en dernier recours.

Des signalements en baisse sans remettre en cause la tendance à l’augmentation depuis 2009

Autant dire qu’avec ses attributions, Pharos est en première ligne dans la lutte contre la propagande jihadiste sur internet. Mais quelle est son efficacité ? C’est ce que la sénatrice du Groupe du Rassemblement démocratique et social européen Françoise Laborde a voulu savoir en interrogeant le ministre de l’intérieur Gérard Collomb sur le bilan de la plateforme dans le cadre d’une question sur le thème de la lutte contre le cyberterrorisme sur les réseaux sociaux.

Pour le ministre d’État, Pharos est « un élément important du dispositif français de lutte contre la radicalisation et la propagande terroriste ». Elle est aussi un indicateur de « la présence de l’État sur internet » afin de rappeler que « cet espace de liberté n’est pas une zone de non-droit ». En témoignent les 153 586 signalements reçus par Pharos en 2017. C’est moins que les années 2015 et 2016 avec respectivement 188 055 et 170 712 signalements. Toutefois, le chiffre se situe dans la droite lignée de l’augmentation constante que l’on observe depuis le début des années 2010. Pour mettre en perspective, le nombre de signalements en 2009 était de… 53 000 !

Plus précisément, 4 % de ces signalements concernent le terrorisme en 2017 (6 263 au total). Pour le coup, on constate une nette diminution par rapport aux deux dernières années avec 11 423 signalements en 2016 et 31 302 signalements en 2015. Difficile de ne pas faire le lien entre ces pics et les attentats d’ampleur qui ont frappé la France ces années-là. À tel point que dans les quinze jours qui ont suivi l’attaque des journalistes de Charlie Hebdo, 33 000 signalements ont été comptabilisés, dont 29 000 liés au terrorisme. 3 000 ont donné lieu à une procédure.

Pour ce qui est du blocage et du déréférencement, il y a eu 30 634 demandes de retrait de contenus en 2017, plus 90 demandes de blocage d’accès et 534 demandes de déréférencement.

Article de Thierry Randretsa

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