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Comment les réseaux sociaux ont-ils pu nous rendre accro ?

Comment les réseaux sociaux détournent notre esprit ?
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Les réseaux sociaux, un casino numérique 

Tout d’abord, Tristan Harris, ancien ingénieur chez Google, souligne que le processus de glisser son doigt vers le bas pour mettre à jour son fil d’actualité est clairement un moyen pour maintenir les internautes captifs. Il utilise d’ailleurs la métaphore d’une machine à sous pour illustrer son propos, car cela dispose des mêmes propriétés addictives que celles qui rendent accros au jeu. En effet, en moyenne, une personne consulte son téléphone 150 fois par jour : est-ce uniquement des choix conscients ? Pour lui, la réponse est claire : les technologies viennent pirater nos esprits. Il ajoute que le même mécanisme apparaît lors de la comptabilisation du nombre d’amis, notamment sur Facebook. Pour lui, cela incite à y retourner tous les jours, afin de voir si ce nombre a augmenté ou non. L'objectif pour les développeurs de ces réseaux est de tout mettre en œuvre afin d’inciter l’utilisateur à aller toujours plus souvent sur le réseau en question. 

La métaphore de la machine à sous est en effet effective si l’utilisateur réalise par exemple les actions suivantes :

  • En sortant son téléphone de sa poche, l’utilisateur joue à la machine à sous en regardant quelles notifications il a pu avoir.
  • En étant sur Instagram et en se demandant quelle va être la photo suivante.
  • Ou encore via l’utilisation d’applications de rencontres telles que Tinder, l’utilisateur va constamment être poussé à regarder son téléphone afin de  constater s’il a eu un match avec une personne. 



La peur de rater quelque chose d’important 

Comme dirait Tristan Harris, ancien éthicien chez la firme de Mountain View, “les applications et sites web détournent l’esprit des gens en induisant le fait qu’il y ait 1 % de chance que vous manquiez quelque chose d’important”. En partant de ce principe, l’utilisateur se retrouve complètement dépendant de l’application, dans l’attente d’un événement à ne surtout pas manquer. C’est de cette façon que le fil d’actualité de Facebook ou celui d’Instagram nous maintiennent en haleine pendant des heures et que notre téléphone nous suit partout (même aux toilettes). 



Les réseaux sociaux sont au cœur du processus d’approbation sociale

 

D’après Tristan Harris, sur les réseaux sociaux, le sentiment de vulnérabilité sociale est démultiplié, notamment chez les adolescents. Le besoin d’appartenir, d’être approuvé ou même d’être apprécié est de plus en plus important sur ces réseaux, et ce sentiment est désormais entre les mains de ces multinationales. En effet, sur les réseaux tels que Facebook ou Instagram, l’objectif principal est d’avoir le plus de likes et de commentaires. Par exemple, lorsque l’on change notre photo de profil sur Facebook, le réseau sait que nous sommes vulnérables face à cette approbation sociale et ainsi, il va positionner cette nouvelle photo en haut du fil d’actualité le plus longtemps possible, s’il y a de nombreuses réactions et de commentaires associés. Pour Tristan Harris, les réseaux sociaux nous font focaliser sur les chiffres, et nous poussent ainsi à constamment chercher une nouvelle notification. Un nouveau comportement apparaît, celui de la stratégie Tit-for-Tat, ou coopération-réciprocité-pardon en français. Cela signifie que nous sommes vulnérables au besoin de rendre la pareille aux gestes des autres, afin d’être approuvé par nos pairs, et pousse toujours plus à une surconsommation de ces réseaux. 



La consommation sans fin 

Comment garder les gens sur son application encore plus longtemps, pour leur faire consommer toujours plus de ses services ? La réponse est très simple, il suffit de créer une expérience sans fin, avec du contenu illimité, disponible 24 h sur 24

Le professeur Brian Wansink a démontré au travers d’une de ses études qu’il est possible d’inciter les gens à continuer à manger de la soupe en leur offrant un bol sans fond qui se rempli automatiquement au fur et à mesure. Au total, pas moins de 73 % des personnes sur qui l’expérience fut testée ont mangé plus que ceux ayant un bol normal. Ainsi, les mastodontes du web utilisent le même principe. Les plateformes vidéo comme Netflix ou YouTube instaurent soit la lecture automatique directe d’un autre contenu à la fin du premier, soit une attente d’une dizaine de secondes entre les deux, avec un petit compteur pour presser l’internaute. Facebook utilise également cette méthode dans son fil d’actualité vidéo en scrollant automatiquement vers la prochaine vidéo.




Ainsi, aujourd'hui les réseaux sociaux sont devenus indispensables pour tous, aussi bien dans notre vie quotidienne que pour le développement de notre entreprise. Ces réseaux et autres entreprises du digital poussent et forcent au maximum la consommation chez les internautes. Il est très difficile de s’en rendre compte et de s’en détacher car les petites actions comme les likes ou les commentaires nous approvisionnent en dopamine. Malheureusement, c’est un plaisir éphémère et finalement nocif sur le long terme. Toutes ces applications sont intéressantes et riches en informations mais il est important d’avoir conscience de maîtriser son temps passé dessus. 

Écrit par Élodie Rizzuto et Martin Cuvet 

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