La situation est compliquée et les principaux acteurs sont confrontés à un nouvel ensemble de règles qui semblent à la fois contradictoires et ambiguës.

Tik Tok : vente ou pas vente ?

On ne sait toujours pas si un accord peut être conclu sur une vente dans un délai aussi court ce qui augmente un peu plus la probabilité que l'application soit interdite aux États-Unis quelques semaines plus tard. Parmi les soumissionnaires actuels et futurs figurent certaines des sociétés de technologie et d'investissement les plus puissantes et les plus influentes du monde.

L'enjeu et la croissance des activités de TikTok aux États-Unis, actuellement évalués à 30 milliards de dollars. Avec un tel potentiel de croissance, voir ce drame économique se produire semble pour le moins aberrant.

"Personne ne peut dire aujourd'hui comment cela va se résoudre", a déclaré un investisseur qui cherche encore comment se joindre à la mêlée. Le succès de la vente dépend de la mise en place d'un groupe d'achat pour TikTok qui puisse satisfaire les différents groupes d'intérêt, dont beaucoup ont d’ailleurs des intérêts diamétralement opposés.

Le défi immédiat est de satisfaire le CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States), l'agence qui examine les investissements étrangers pour détecter les menaces potentielles à la sécurité nationale américaine. Mais, cette dernière a déjà annoncé que l'application pouvait constituer une menace pour la confidentialité des données.

Le contrôle du CFIUS était auparavant une question technique, mais il est devenu de plus en plus politique. Cela signifie qu'il s'agit d'un processus ascendant qui fait concurrence directe à un examen descendant dirigé par le président de la commission, le secrétaire américain au Trésor Steve Mnuchin, qui reçoit ses instructions de la Maison Blanche.

Tik Tok : un enjeu économique qui devient politique

Alors que les discussions se poursuivent entre le CFIUS, ByteDance, les investisseurs dont Sequoia et General Atlantic, et les entreprises technologiques qui seules peuvent fournir des garanties sur la certification de la protection des données, la position du CFIUS s'est considérablement durcie. Après l'interdiction de TikTok par le gouvernement indien, l'attitude du CFIUS s'est clairement métastasée.

Ainsi, ce qui était acceptable pour le CFIUS dans le passé, y compris un accord dans lequel Sequoia, GA et Coatue ont uni leurs forces avec des entreprises technologiques, l'est devenu moins. Certains disent que ces investisseurs sont définitivement hors de tous groupes de soumissionnaires, tandis que d'autres disent que la situation reste fluide.

Le CFIUS ne parle toujours pas d'une seule voix. Jusqu'à présent, Microsoft et Oracle sont les seules entreprises "Big Tech" à la table des négociations. Les parties concernées affirment que seule ce type d’entreprise peut satisfaire à la demande de Mnuchin et à l’administration Trump a la fois sur les garanties et sur la sécurité des données de TikTok. Affaire à suivre rapidement…

Article rédigé par Caroline ROUSSEAU