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Tendances

Parlez-vous l’émoji ?

Différence entre émoji et émoticône Marseille
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« Une image vaut mieux qu’un long discours ». Cela a beau être un lieu commun, il n’en reste pas non dénué de pertinence à l’heure de nos vies numériques. La preuve en est l’émoji. Ce petit pictogramme a envahi notre quotidien. Il est désormais impossible de s’en passer lorsque nous communiquons par courriel, SMS, chat ou sur les réseaux sociaux.

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Smiley, émoticône, émoji. Difficile de s’y retrouver dans la galaxie des images qui gouvernent nos relations 2.0 même si, en pratique, peu font la différence entre les trois. À la base, on a le smiley reconnaissable à sa face jaune dessinée et employée pour exprimer des émotions. L’existence de la « frimousse » (terme officiel dans la langue de Molière) remonte aux années 50-60. Mais c’est un Français, Franklin Loufrani, travaillant pour le journal France-Soir dans les années 70, qui a déposé la marque commerciale et communautaire.

Avec l’émoticône, on monte en gamme puisque, selon Wikipedia, il s’agit « une courte figuration symbolique d'une émotion, d'un état d'esprit, d'un ressenti, d'une ambiance ou d'une intensité, utilisée dans un discours écrit ». Si on peut faire remonter son origine au XVIIème siècle, l’émoticône est indissociable du chat. Ce sont dans ces dialogues des temps modernes que sont nés ces pictogrammes au sein des université américaines dans les années 70 même si on cite souvent 1982 comme date officielle. Cette année-là, l’informaticien suggère à la Carnegie Mellon University que :-) et :-( pourrait être utilisés pour distinguer les blagues des propos plus sérieux.

Puis, arrive l’émoji qui est l’oeuvre du Japonais Shigetaka Kurita. Ingénieur chez l’opérateur japonais NTT DoCoMo dans les années 90, il créé pas moins de 172 pictogrammes à destination d’une plateforme de messagerie. Le terme vient des mots « image » et « caractère écrit » en Japonais. On retrouve les visages auxquels s’ajoutent pléthore de dessins qui vont de la météo aux animaux, en passant par les objets, la nourriture, la boisson, le sport, l’architecture… Dès lors, il ne s’agit plus seulement de véhiculer une émotion mais, selon leur concepteur, d’introduire des nuances et rendre la communication plus explicite. De manière générale, ils permettent aux messages d’être plus attrayants visuellement.

Si la création de l’émoji date de 1995, sa démocratisation est intimement liée à une technologie récente, plus précisément à un produit : l’iPhone. En effet, c’est en 2011 qu’Apple les rend accessibles via un clavier spécifique grâce à iOS 5 (alors que, depuis 2008, ils devaient être « copiés-collés » en passant par une application tierce). Il existerait actuellement plus de 1800 émojis.

L’espéranto 2.0 ?

Comment expliquer un tel succès au point de leur consacrer un film (intitulé « Le monde secret des emojis ») ? Plus que ses prédécesseurs, l’émoji parvient à enrichir le langage écrit ou du moins à le préciser en soulignant des sentiments, en rendant plus facile des figures de style… Bref, en étant plus expressif et donc quelque part plus vivant. Virginie Béjot, qui a écrit un mémoire sur le sujet, parle d’une extension de la langue, un peu comme si l’oral et l’écrit avaient fusionné. Les émojis ont même dans un certain nombre de cas remplacés la langue tant ils peuvent s’avérer signifiants (qui n’a jamais marqué son accord en répondant avec un « pouce levé » par exemple ?).

Constituent-ils pour autant un langage à part entière ? Il y a là un pas qu’il semble difficile à franchir même si un article du Guardian a pu les comparer à des hiéroglyphes. Néanmoins, il convient de signaler l’existence de projets comme l’emojisaurus qui tente de traduire expressions et formules du quotidien en « language » émoji. Comme une langue vivante, ce dernier vit à travers ses usages détournés nés de la pratique quotidienne de ses usagers. Ainsi, l’émoji « 100 » souligné deux fois de couleur rouge signifie « être vrai ». Précision : la signification peut même dépendre des plateformes puisque sur Snapchat ce pictogramme signifie que vous avez communiqué plus de 100 jours consécutifs avec un ami.

Enfin, le succès des émojis réside sans nul doute dans leur universalité. Quelque soit votre système d’exploitation ou la plateforme utilisé, ils sont accessibles même si ce n’est parfois pas sous la même forme (voir, par exemple, celui représentant un « danseur »).

D’ailleurs, sur Facebook Messenger, on parle de Sticker. Pas de panique ! Il ne s’agit pas d’un nouveau « vocabulaire » à maîtriser mais d’une variante des émojis propre à cette plateforme.

 

Article rédigé par Thierry Randretsa

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