Qu’est-ce que Salto, la riposte française à Netflix annoncée pour 2020 ?
Comment fonctionne cette nouvelle plateforme ?
Cette plateforme vidéo sur abonnement sera ainsi disponible au cours du premier trimestre 2020. Le projet a reçu le feu vert de l'Autorité de la concurrence ce lundi 12 août 2019 "sous conditions". L’objectif de cette plateforme est de contrer Netflix ainsi que les autres services de SVOD (subscription video on demand) tels qu’Amazon Prime, OCS, et bientôt Disney+. Concrètement, Salto est une plateforme payante mais sans engagement et qui sera accessible via les téléviseurs connectés, les smartphones et les tablettes. Elle proposera à la fois les flux des chaînes en direct, mais aussi les programmes en replay ainsi que des services de vidéos à la demande.
Selon Le Monde, il devrait y avoir deux formules d'abonnement. L'offre basique, pour le direct et le replay, devrait se situer "entre 2 et 5 euros" par mois, et l'offre enrichie, pour accéder à des films, séries, documentaires, pourrait atteindre entre "7 et 8 euros".
Les groupes saluent "une avancée majeure pour le secteur audiovisuel français, qui fait face à la concurrence frontale des plateformes internationales".
"Avec Salto, les groupes France Télévisions, M6 et TF1 conjugueront en effet leurs forces et proposeront une réponse locale ambitieuse aux nouvelles attentes du public, tout en renforçant davantage encore leur participation active à la création française et européenne", assure l'alliance.
Alors que l’usage de la SVOD se généralise, France Télévisions, TF1 et M6 montrent la nécessité de se doter de ce type de plateforme. Si les trois groupes ont tardé pour répondre à Netflix, elles seront présentes lorsque les nouveaux acteurs débarqueront, tel que Disney + au cours du deuxième semestre 2020.
Salto devra cependant convaincre les abonnés dans un marché abondant en offres. En effet, Netflix, le leader dans cette catégorie de plateformes de SVOD compte désormais plus de 5 millions d’abonnés en France, dépassant ainsi le traditionnel Canal+, en nette perte de vitesse. Cependant, le montant des investissements prévus pour la production de séries, films et documentaires est bien inférieur à celui réalisé par Netflix, ce qui pourrait ainsi être un frein important dans l’objectif de concurrencer ce dernier.
Quelles sont les restrictions imposées par l’autorité de la concurrence ?
Dans un communiqué, l'Autorité de la concurrence précise que les trois groupes devront se soumettre à une série d'engagements. Ces restrictions fixées concernent à la fois l’achat des programmes, de la distribution ainsi que de la publicité, afin de limiter tout risque de “coordination” dans l’acquisition de ces droits. Les groupes devront également "limiter les possibilités de promotion croisée entre leurs chaînes et la plateforme Salto". De plus, Salto ne pourra pas proposer plus de 40 % de son volume horaire en contenus audiovisuels acquis auprès des maisons mères en exclusivité. Il sera également interdit à ces dernières de faire de la promotion gratuite pour Salto sur leurs antennes.
Ainsi, il est évident de dire qu’avec l’arrivée massive des différentes plateformes de SVOD américaines, la télévision française a voulu réagir face au détournement de téléspectateurs engendré. En effet, le jeune public regarde de moins en moins la télévision traditionnelle, au bénéfice de ces nouvelles plateformes. Maintenant, il est question de voir si les productions réalisées par Salto attireront un certain public, ou s’il s’agira simplement d’une offre similaire à ce que l’on peut d’ores et déjà trouver à la télévision.
Article rédigé par Élodie RIZZUTO
