Gilet jaune et e-commerce, comment un mouvement social a fait grimper la courbe des ventes des pure players

Né d’une goutte de pétrole qui a fait déborder le vase, la hausse d’une taxe sur le carburant, ce “ras-le-bol” d’une partie de la population française transforme depuis plusieurs semaines les centres-villes des grandes cités en marche citoyenne pour plus d'égalité économique et sociale.

Ces manifestations transformant Paris, Marseille, Bordeaux, etc. en vague jaune, ont fait diminuer de façon significative le chiffre d’affaires des boutiques des grandes agglomérations. En plus des magasins, les restaurants, les bars ou encore les services de taxi ont senti une diminution flagrante de leurs clientèles.

Les acteurs pour qui le mouvement Gilets Jaunes a été bénéfique

A l’opposé de ce schéma, certains ont su sortir leur épingle du jeu et ont vu les commandes ou sollicitations affluer en nombre sur leur sites webs ou leurs applications mobiles.

Alors que tout le monde s’accorde à dire qu’il y a une véritable transition digitale depuis plusieurs années, le mouvement des gilets jaunes a accentué cette évolution, en faisant profiter les pures players (Amazon, Cdiscount, Showroom Privé) mais aussi les TPE et PME ayant déjà travaillé une alternative sur le web.

Selon la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), les ventes dans le e-commerce sur la période de Noël en 2018 a augmenté en valeur de près de 14% par rapport à l’année précédente. En volume, il y aurait eu environ 37,7 millions d’acheteurs sur le net, soit 56% de la population française tout âge confondu.

La facilité d’achat, le choix, les services ont su se développer et ça, bien avant le mouvement des gilets jaunes. Mais il faut ajouter à cela, le sentiment d’insécurité des gens, la peur de voir les magasins fermés pour cause de manifestation, les questions de transports en commun bloqués, et qui eux ont sans doute accéléré ce passage à l’achat en ligne.

Les grands du monde des pures players ont donc vu leurs courbes des ventes croître suite à ce mouvement qui continue à ce jour. Alors que les soldes ont démarré et que le mouvement ne faiblit pas, les ventes sur le web continuent leur émancipation au détriment des petits commerces.

Comment les petites entreprises peuvent surfer sur le mouvement Gilets Jaunes ?

Mais ca ne veut pas dire que les entreprises de taille plus modestes ne peuvent pas continuer à exister. Sans être un pure player, il est possible d'accroître sa visibilité sur le web, de proposer des services sur mesure via ce nouveau média et d’offrir une alternative positive à sa clientèle existante ou à une nouvelle qui nous découvre.

Si un taxi ne peut pas aller dans le centre-ville facilement, il peut se référencer sur des trajets environnants pour sortir sur les premières pages de Google. Un restaurant peut travailler de paire avec Uber-Eats et Deliveroo ou mettre en place son propre service de livraison en ligne.

Un magasin de vêtements ou de chaussures peut proposer une ouverture plus tardive de temps en temps et communiquer en amont sur ses réseaux sociaux, en newsletter ou via Google My Business.

Le monde évolue, les changements sont quotidiens, être physiquement présent est une valeur ajoutée, même en tant de crise. Néanmoins, prendre exemple sur certains grands noms du digital et l’adapter à sa taille et ses objectifs doit permettre aux entreprises françaises de faire comme les grands groupes 100% digitaux : faire grimper sa courbe des ventes en utilisant l’environnement comme une force et non une faiblesse grâce à de nouveaux leviers de prospection, de commercialisation et de satisfaction clients.

Article rédigé par Laurent Moreau