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Tendances

Des journalistes sociaux mais soucieux

Journalisme et médias sociaux sur Marseille
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La déferlante des réseaux sociaux balaient tous les usages traditionnels sur leur passage. Désormais, l’accès à l’information passe principalement par eux. Le changement est aussi du côté de celles et ceux qui la fabriquent à savoir les journalistes, même si cela ne se fait pas toujours de gaieté de coeur. C’est le résultat d’une enquête menée par le leader mondial de la recherche media Cision et l’Université Canterbury Christ Church auprès de 357 journalistes français. Elle fait ressortir la relation contrastée que les journalistes français entretiennent avec les réseaux sociaux.

 

 

Les médias sociaux sont rois

 

Dans l’ensemble, ils sont aujourd’hui plus nombreux à s’en servir que par le passé. Ils représentent 94 % des personnes interrogées contre 85 % en 2012. Leur objectif est avant tout la publication accompagnée de la promotion de leur contenu, suivi de la surveillance des autres médias (respectivement 79 et 75 % des sondés). Cela se reflète dans leur usage quotidien consacré le plus clair de leur temps à ces activités. À noter que si le visionnage du vidéo occupe la troisième position, la contribution à des plateformes communautaires type Wikipedia est réduite à peau de chagrin (4%), comme si les contenus visuellement plus attrayants prenaient le pas sur les articles de fond plus chronophages. La fin d’une époque ? Nous y reviendrons plus tard.

Par ailleurs, il faut noter que les pratiques sont en décalage avec les aspirations. Si les journalistes français souhaitent aussi mettre à profit les médias sociaux pour nouer des contacts professionnels et interagir avec leur audience, ils sont très peu à le faire concrètement. Un écart à mettre sur le compte du manque de temps mais pas seulement. Ils estiment que ces canaux sont loin d’être la panacée pour engager leur audience même s’ils sont moins nombreux à le penser que par le passé. Ils sont quand même 32 % à interagir avec leur public mais 27 % à ne jamais le faire. Ces disparités sont à nuancer selon le domaine de spécialité du journaliste. Si pour les sujets « lifestyle, mode sports et divertissement », ils sont 49 % à échanger avec leur audience tous les jours, le chiffre baisse à 34 % pour ceux qui travaillent dans l’actualité et 29 % pour les sujets « Business et Industrie ».

 

 

“ Digital native “ vs “ digital immigrant ”

 

Derrière ces tendances générales, se cachent une fracture générationnelle. En effet, cette utilisation massive des réseaux sociaux n’est pas vécue de la même façon par tout le monde. Si pour certains, elle est positive et volontaire, pour d’autres elle est négative et contrainte. À ce titre, l’étude définit six profils de journalistes français. D’un côté, on trouve les architectes, les promoteurs, les messengers et les chasseurs. Si leur usage des médias sociaux et les objectifs poursuivis diffèrent, tous partagent une vision positive de ces plateformes. De l’autre, les observateurs et les sceptiques ont pour point commun de percevoir négativement ces dernières. Ils estiment même qu’elles dégradent les valeurs de leur métier.

On constate ici une véritable rupture liée à l’âge entre deux groupes de taille quasiment égale (52% et 48%). Ceux qu’on appelle les « digital native » (ou « enfants du numérique » âgés de 18 à 27 ans) ne sont que 31 % à considérer que les réseaux sociaux sapent les valeurs du journalisme contre 62 % pour les 28-45 ans et 61 % pour les 46-64 ans. Ils sont 85 % à déclarer ne pas pouvoir s’en passer contre 64 % et 51 % pour les deux autres catégories d’âge. La rupture est consommée lorsqu’on s’aperçoit que les sceptiques, soit le groupe le plus rétif à l’égard de ces plateformes (13 % du panel), sont largement composés de personnes de plus de 46 ans. Travaillant principalement pour la presse papier, le courriel est leur canal de communication préférée. Ils sont même les plus nombreux à recourir au téléphone.

On retrouve cette fracture générationnelle dans les plateformes employées. Les enfants du numériques introduisent de la diversité avec Messenger, WhatsApp à côté de la « sainte trinité » Facebook, Twitter et Linkedin. Friands de contenus visuellement attrayants, ils se servent de Facebook Live, de Youtube mais également d’Instagram et de Pinterest. Inversement, les blogs ont moins de succès chez les jeunes. Autre fait notable : la disparition de Google + du classement.

Au final, il faut bien le phénomène des Fake news pour retrouver une unité dans le journalisme français. 72 % des sondés les perçoivent comme un problème grave. Une particularité tout de même : ce sont ceux qui n’utilisent pas les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail qui sont les plus inquiets (à 89%).

Peut-être cela les poussera-t-il à plus s’investir sur ces plateformes.

 

  

Article rédigé par Thierry Randretsa

According to a recent study, if French journalists use more and more social networks in their work, they do not grant them provided a blind trust.

The flood of social networks sweep all the traditional uses in their passage. Now the access to information has been carried out mainly by them. The change is also on the side of those which make it know the journalists, even if it has not been always done with pleasure. It is the result of a survey led by the world leader of the media research Cision and Canterbury Christ Church university with 357 French journalists. It highlights the contrasted relation which French journalists keep with social networks.

The social media are kings

In general, today they are more numerous to use than in the past. They represent 94% of respondents compared with 85% in 2012. Their objective is before any publication accompanied with the promotion of their contents, followed by the surveillance of other media (respectively 79% and 75% of respondents). It is reflected in their daily use dedicated most of their time to these activities. To note that if the viewing of video occupies the third position, the contribution to typical community platforms Wikipedia is reduced to be shrunk (4%), as if the contents in time-consuming substantive articles were visually more attractive. What about the end of an era? We shall come back later.

Besides, it is necessary to note that the practices are out of step with the aspiration. If French journalists also would like to take advantage of social media to tie professional contacts and interact with their audience, there is a little to do concretely. A gap is but not due to the lack of time. They consider that these channels are far from being the panacea to commit their audience even if they are less numerous to think of it than in the past. All the same rate of 32% of people interact with their public but 27% of them never do it. These disparities are to be qualified according to the journalist specialization domain. With the theme "lifestyle, sports fashion and entertainment", 49 % of them is exchanged with the audience every day, the figure falls to 34 % of those who work in the news feed and 29%  with the theme "Business and Industry".

"Digital native " vs " digital immigrant"

In these general tendencies, there is a generational fracture. In fact, this massive use of social networks is not experienced by everyone in the same way. To some people, it is positive and voluntary, to others, it is negative and forced. As such, the study defines six profiles of French journalists. On the one hand, there are  architects, developers, messengers and hunters. If their use of social media and pursued objectives are different, all will share a positive vision of these platforms. On the other hand, observers and skeptics have a common point to perceive negatively the latter. It is estimated that they degrade the values of their job.

Here we notice a real age-related break between two groups of almost the same size (52% and 48%). Those who we call "digital native" (or "children of the digital technology" aged from 18 to 27) are only 31% considering that the social networks undermine the values of journalism compared with 62 % of the people aged 28-45 and 61% of ones aged 46-64. There is a rate of 85 % of people declaring that they are not able to carry out in comparison with the rate of 64% and 51% of two other age categories. The balance is made when we recognize that skeptics, which is the most unwilling group towards these platforms (13 % of the panel), widely consist of more than 46-year-old people. Working mainly for the printing press, the e-mail is the communication channel preferred. They are even the most numerous to provide with the telephone.

We find this generational fracture in the used platforms. The children of digital technologies introduce some diversity with Messenger, WhatsApp in addition to "Holy Trinity" Facebook, Twitter and LinkedIn. Being fond of visually attractive contents, they use Live Facebook, YouTube, Instagram and Pinterest. Conversely, blogs have fewer success to the young people. Other notable fact: the disappearance of Google + ranking.

Finally, it is necessary for Fake news phenomenon to find out a unity in French journalism. 72% of respondents perceive a serious problem. The same peculiarity is that: those  who do not use social networks in their work are the most anxious (up to 89 %).

Maybe it will urge them to put much more into these platforms.

Article written by Thierry Randretsa

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