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Le côté obscur des voitures autonomes

Problème de la voiture autonome Marseille
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On le sent. Les voitures autonomes vont bientôt débarquer sur nos routes. La technologie doit encore être peaufinée. Il faut également attendre l’autorisation des pouvoirs publics. Surtout, il faut que la société les accepte.


Le show des voitures autonomes au CES


Néanmoins, ils semblent de plus en plus incontournables comme en témoigne leur forte présence au Consumer Electronic Show de cette année à Las Vegas. En effet, plusieurs entreprises ont fait la part belle aux véhicules sans chauffeur humain. La société Lyft s’est notamment fait remarquer avec un concept de VTC autonome. En l’espèce, la démonstration mettait en scène une BMW équipée d’une technologie fabriquée par Aptiv. La voiture se distingue par son élégance avec des capteurs si bien intégrés qu’ils passent quasiment inaperçus. L’engin représente le futur du VTC avec la possibilité de l’appeler à distance avec une application. D’ailleurs, Lyft proposait aux visiteurs du salon un essai dans des conditions réelles en plein Las Vegas.

De son côté, la société française Valeo a montré son Autonom Cab qui se présente comme le premier robot taxi au monde. Preuve que cette technologie est d’actualité, cette navette circulera bientôt dans les rues de Paris. On pourrait multiplier les exemples avec la plateforme de service de mobilité e-palette de Toyota, le drone-taxi de Volocopter… Vous l’avez compris : les véhicules autonomes ont le vent en poupe.


Autonomie et sécurité


Outre l’attrait technologique, les promoteurs de la voiture sans chauffeur ont un atout-clé dans leur besace : la sécurité. En France, les décès liés aux accidents de la route ne cesse d’augmenter ces dernières années. Ils étaient de 3 477 en 2016, soit une augmentation de 0,5 % par rapport à 2015, année au cours de laquelle le chiffre avait déjà augmenté de 2,2 % par rapport à 2014. Cette tendance a justifié l’annonce faite par le Premier Ministre Édouard Philippe de réduire la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens sans séparateur central de 90 à 80 km/h.

Mais les promoteurs ont un argument encore plus imparable à faire valoir : 94 % des accidents sont dus à des erreurs humaines. Excès de vitesse, fatigue, conduite sous l’emprise de l’alcool, inattention… autant de phénomènes que l’on ne pourrait pas imputer à un robot. La maîtrise du risque est telle que les comités d’éthique se penchent sur le choix de la victime à « sacrifier » dans le cas exceptionnel où survient un accident.


Une technologie sensible au piratage


Faut-il pour autant absoudre les voitures autonomes de tous pêchés ? Assurément, non. De même que nous n’avons pas encore vu un humain décédé suite à un accident de la route causé par un véhicule autonome (même s’il a déjà été impliqué dans un accident comme mercredi dernier à Pittsburgh), nous ne connaissons pas toutes les possibilités de détournement de ce dernier. « Les voitures autonomes peuvent être à l’origine de nouveaux crimes que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd’hui », prévient Patrick Lin, directeur de l’Ethics + Emerging Sciences Group de l’Université Polytechnique de Californie.

Mais certains problèmes sont largement prévisibles. Ainsi, ces engins bardés de processeurs, de capteurs et de logiciels seront sujets au piratage. On ne peut pas imaginer que de tels produits soient mis sur le marché sans une sécurité optimale. Pourtant le risque est là. On le voit avec l’internet des objets régulièrement pointé du doigt, comme l’illustrent certains jouets pouvant facilement se transformer en mouchard. Même le hardware des ordinateurs traditionnels n’est pas épargné comme l’ont montré récemment les failles Spectre et Meltdown. Celles-ci affectaient nos microprocesseurs depuis des années : il n’est pas inimaginable que ce scénario se répète pour les voitures autonomes.


Un usage potentiellement criminel


Dans un rapport que s’est procuré le journal britannique The Guardian en 2014, le FBI prévient du caractère disruptif des véhicules autonomes. Autrement dit, elles vont clairement changer la donne en matière de crime et de sa gestion par les forces de l’ordre. Leur potentiel pour devenir des armes létales est plus élevé que pour les voitures actuelles. L’agence américaine s’inquiète notamment des possibilités d’engager des fusillades en pleine course-poursuite. De plus, celle-ci pourrait être facilitée car les véhicules autonomes environnant s’écarteraient à l’approche du danger.

Autre hypothèse : ils pourraient être utilisés pour emprisonner les passagers et leur demander une rançon. On peut également imaginer qu’avec leurs caméras, ils servent d’outils de repérage avant un vol, et ce, sur de longues périodes puisqu’ils n’ont pas besoin de dormir ou de manger.

Entre les mains de terroristes, le véhicule autonome pourrait servir de voiture bélier comme c’est le cas aujourd’hui mais avec les avantages de la programmation et de l’absence de conducteur à « sacrifier », sans compter les attentats à la voiture piégée. Il est susceptible de servir d’instrument de diversion pendant qu’une attaque terroriste se produit à un autre endroit.

Mais la rupture concerne aussi les forces de l’ordre. Le FBI cite en exemple le traçage des véhicules en fuite qui sera vraisemblablement plus aisé avec moins de chance de les perdre de vue. De leur côté, les véhicules de patrouille utiliseront les algorithmes pour rester à bonne distance et hors de portée de la cible. Il en est de même pour les opérations de surveillance qui se nourriront des données récupérées sur les multiples capteurs de la voiture.


Article rédigé par Thierry Randretsa

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