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Tendances

Les influenceuses virtuelles font leur show !

Gynoïd fembot
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En avril, la télévision japonaise risque de connaître une petite révolution. En effet, le journal télévisé devrait être présenté par un robot dénommé Erica. C’est ce qu’a annoncé son créateur Hiroshi Ishiguro, directeur de l’Intelligent Robotics Laboratory à Osaka, dans les colonnes du Wall Street Journal.



Une nouvelle qui ne devrait pas étonner dans un pays où les êtres virtuels se confondent presque avec leurs homologues humains. En quelques années, la chanteuse Hatsune Miku est devenue une star de la J-Pop de renommée internationale. De son côté, Midori Sawamura a passé un test pour présenter la « messe cathodique ».


Les vidéos virales des vtubers


Mais c’est surtout sur le web que ces entités virtuelles ont explosé comme en témoigne l’exemple de Kizuna AI. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : cette « vtubeuse » (« virtual youtuber ») aligne plus d’un million cinq cent mille abonnés sur sa chaîne A.I. Channel. Ses vidéos font des millions de vues. Si la forme est originale, le fond est plus conventionnel. À mi-chemin entre une Enjoy Phoenix et un Squeezie de chair et de sang, Kitzuna partage son temps entre « Let’s Play » de jeux vidéo, test d’appareils dernier cri, récit des tourments de sa vie de jeune adulte… Dans sa vidéo la plus populaire, elle se livre à une séance de fitness plutôt banale. Qu’il se rassure, Tibo InShape arrive encore à faire mieux, pour l’instant.



Selon la société User Local, spécialisée dans l’analyse du web, plus de 450 youtubeurs virtuels auraient été créés entre fin 2016 et début 2018. Tous japanophones, ce sont pour la plupart des jeunes filles même si on trouve aussi des hommes mais également d’autres « espèces » comme des animaux, des robots ou encore des zombis. Le plus souvent, ils s’adressent à leurs audiences face caméra dans des environnements virtuels. Mais certains s’en émancipent comme Ami Yamato. Dans ses vlogs, on peut la voir marcher dans les rues de Londres (où elle habite), visiter un véritable musée à Tokyo ou encore discuter avec la youtubeuse Nathalie Tran.



Le mystère des origines


Ce mélange de virtuel et de réel interroge sur la conception de ces personnages. D’ailleurs, s’agit-il vraiment de personnages ou ne sont-ils que des humains s’exprimant par la voix d’un avatar pixelisé ? Cela dépend. En l’occurrence, Ami Yamato est une création originale entièrement conçue à la main. Mais cette méthode demeure rare dans le milieu. La majorité est le produit de la technique de capture de mouvement (« motion capture ») obtenue grâce une caméra et un logiciel comme Miku Miku Dance qui présente l’avantage d’être gratuit (le même qui a servi pour la chanteuse Hatsune Miku). Cette facilité d’accès permet aujourd’hui à tout un chacun de construire son alter ego virtuel sur ordinateur. Il s’agit d’un bon moyen de vlogger tout en gardant son anonymat. C’est dans cet optique que le Youtubeur Pixl streame ses parties de jeux vidéo dissimulé derrière le masque d’un panda conçu à l’aide du logiciel Facerig.

Dès lors, il est difficile de savoir qui se cache derrière ces nouvelles stars du web. Personne physique ? Morale ? Plus que jamais les apparences sont trompeuses. C’est ainsi que les abonnés de Nora Neko ont découvert avec surprise lors d’une diffusion en direct que la très jeune fille était en fait un homme adulte. La faute à un problème technique ayant déréglé la motion capture.

En plus des revenus générés par la monétisation de leurs vidéos, les youtubeurs virtuels peuvent servir d’ambassadeur à une marque sans compter les produits dérivés et autres goodies exploitant leur renommée. Les entreprises ont senti le filon et n’hésitent pas à s’en servir pour promouvoir leurs marques. Une société comme Exys a même conçu un personnage, l’étudiante Yua Fujisaki, comme un produit à part entière.

Cultiver le flou


De quoi faire de l’ombre à Kylie Jenner, Selena Gomez ou encore Ariana Grande. Non contentes de produire des vidéos virales, les entités numériques comptent bien se faire une place dans le petit monde des influenceuses people. Créé en 2016, le compte Instagram de la mannequin américano-brésilienne Miquela Sousa (plus connu sous le nom de Lil Miquela) comptabilise aujourd’hui 622 000 abonnés. Sur le papier (ou plutôt à l’écran), rien ne la distingue de ses comparses humaines. Qu’elle soit adossée à une voiture, en studio ou avec des amis, Lil Sousa cultive l’art de la pose dans des vêtements de marque. Pourtant, à y regarder de plus près, un détail cloche : son visage n’est pas réel. Conçu par ordinateur, il tranche avec le reste du corps qui semble celui d’une vraie femme. Parfois, au détour d’un flou ou d’un filtre Insta, la différence entre le réel et le virtuel disparaît. Après tout, est-ce que cela est si important ? Est-elle pour autant moins réelle qu’une people maquillée à outrance et remodelée par la chirurgie esthétique sans parler des retouches numériques ?

Comme ses consoeurs vtubers asiatiques, le mystère plane autour de Lil Miquela. Est-ce une vraie personne ? Une performance artistique ? Un hoax ? Nul ne le sait, ce qui n’empêche pas la fembot (robot humanoïde de genre féminin) de prendre des positions engagées sur des sujets de société (comme le mouvement Black Lives Matter) tout en poursuivant une carrière de chanteuse.

Nul doute que cette ambiguïté séduit à l’heure de la transparence totale et des assauts quotidiens du numérique contre la vie privée. C’est peut-être ce qui a inspiré le personnage de Poppy. Véritable star de Youtube cumulant plus de 260 millions de vues, Poppy est le fruit d’une démarche inverse à celle de ses consœurs gynoïdes. Ici, c’est l’humaine qui imite le virtuel. Grâce à un jeu d’actrice tout en minimalisme et à une voix à mi-chemin entre l’ASMR (pour « Autonomous Sensory Meridian Response », expression qui renvoie à ces vidéos où des personnes chuchotent ou manipulent avec douceur des objets, produisant alors des sons extrêmement agréables) et les assistants Siri ou Cortana, Moriah Pereira, de son vrai nom, sème le trouble dans des contenus courts mais énigmatiques. Dans une de ses vidéos typiques de son style surréaliste, on peut la voir dans une tenue de lolita en train de caresser un vieil écran en disant : « je t’aime ».



Démonstration par l’absurde de la superficialité de la notoriété numérique ? Toujours est-il que cela n’est pas incompatible avec le fait de l’embrasser pleinement puisque parmi ses multiples activités, Poppy est chanteuse.
Comme Lil Miquela et Hatsune Miku.


Article rédigé par Thierry Randretsa

In April, Japanese television risks to know a small revolution. In fact, the television news should be presented by a robot called Erica. This was announced its creator, Hiroshi Ishiguro, a diector of the Intelligent Robotics Laboratory in Osaka, in the columns of Wall Street Journal.

The news should not be amazing in a country where the virtual beings become confused almost about their human counterparts. In a few years, the singer, Hatsune Miku became a star of an intenational famous J-Pop. On the other hand, Midori Sawamura passed a test to present the " cathodic mass ".

But it is especially on Web that these virtual entities exploded as shown by Kizuna AI’sexample. Figures speak about themselves: this "vtubeuse" ("virtual youtuber") aligns more than a million five hundred thousand subscribed on A.I. Channel. The videos have millions of views. If the form is original, the bottom is more conventional. With a halfway between Enjoy Phoenix and Squeezie of flesh and blood, Kitzuna shares her time  between “Let’s Play" video games, test of up-to-date devices, and narrative of the agonies of his young adult life … In the most popular video, she is engaged rather ordinarily in a meeting at a gym. Feeling reassured, Tibo InShape also manages to do better, at the moment.

According to the User Local company, specialized in the Web analysis, more than 450 virtual youtubeurs would have been created from the end of 2016 to the beginning of 2018. All the japanophones, are for the most part of the girls even if we also find males and other "species" as animals, robots or even zombies. Most of the time, they address their audiences face camera in virtual environments. But some become emancipated as Ami Yamato. In the vlogs, we can see her walking in the streets of London (where she lives), visit a real museum in Tokyo or even discuss with the youtubeuse Nathalie Tran.

The mystery of the origins

This mixture of virtual and reality questions about the conception of these characters. Moreover, is it really about characters or are they only human beings expressing themselves by the voice of a pixelized avatar? It depends. In this particular case, Ami Yamato is an original work completely designed by hand. But this method remains uncommon in the middle. The majority is the product of the movement capture technique ("motion captures") obtained by a camera and a software like Miku Miku Dance which presents the advantage of being free (the same served for the singer Hatsune Miku). This accessibility allows everyone to build his virtual alter ego on computer today. It is about a good way of vlogger while keeping the anonymity. In this optics, Youtubeur Pixl streams its video games part hidden behind the mask of a panda designed by means of the software Facerig.

Then, it is difficult to know what hides behind these new stars of Web. Natural person? Morality? More than ever appearances are deceptive. This is the way Nora Neko subscribers discovered with surprise during a live broadcast that the very young girl was actually a mature man. The fault in a technical problem has disturbed the motion captures.

In addition to income generated by the monetization of their videos, the virtual youtubeurs can serve from a ambassador to a mark without counting derived products and other goodies exploiting their fame. Companies felt the vein and do not hesitate to use it to promote their marks. A company as Exys has even designed a character, a student Yua Fujisaki, as a full product.

Cultivate the blur

What to overshadow Kylie Jenner, Selena Gomez or even Aryanah Grande. Not being satisfied to produce viral videos, the digital entities are good to make a stand in the small world of influence celebrity. Created in 2016, the account Instagram of the American-Brazilian model Miquela Sousa (more well-known under the name of Lil Miquela) records 622,000 subscribers today. In the paper (or rather in the screen), nothing distinguishes her from her human walk-ons. With the photo showing that she is leaned in a car, in studio or with friends, Lil Sousa cultivates the art of designing marked clothes. Nevertheless, at a closer look, a detail is faulty: the face is not real. Designed by computer, it cuts with the rest of the body which seems to be the real woman. Sometimes, in the bend of a blur or a filter Insta, the difference between the reality and the virtual disappears. After all, is it so important? Is she less real than one celebrity made up excessively and remodelled by the plastic surgery without using digital alterations?

As her Asian vtubers colleagues, the mystery glides around Lil Miquela. Is it the real person? An artistic performance? A hoax? Nobody knows, what does not prevent the fembot (humanoid robot of feminine kind) from taking positions committed to social issues (as the movement Black Lives Matter) while pursuing singer's career.

There is no doubt that this ambiguity seduces at the time of the total transparency and daily assaults of the digital technology against the private life. It is maybe what inspired the Poppy character. As a real star of YouTube accumulating more than 260 million views, Poppy is the fruit of an inverse initiative in that of the gynoïdes colleagues. Here, it is the human which imitates the virtual. Thanks to actress's play, everything in minimalism and a voice halfway between ASMR (for "Autonomous Sensory Meridian Response", expression which dismisses to these videos where people whisper or manipulate softly objects, producing then extremely pleasant sounds and the assistants Siri or Cortana, Moriah Pereira, his real name, scatters the short but enigmatic contents confusion. In one of  typical videos of his surrealist style, we can see it in lolita's dress cherishing an old screen by saying: "I love you".

Demonstration by the absurd of the superficiality of the digital fame? The fact remains that it is not incompatible with the fact of kissing completely because among the multiple activities, Poppy is a singer.

As Lil Miquela and Hatsune Miku.

Article written by Thierry Randretsa

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