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Réalité mixte : le tour de Magic Leap

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On n’y croyait plus. Fondé en 2010 par Rony Abovitz, Magic Leap a tout de l’entreprise travaillant dans les nouvelles technologies promise à une belle destinée : un casting de luxe avec un technicien issu de Weta Workshop, une société spécialisée dans les effets spéciaux ayant travaillée sur la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, et l’écrivain de fiction spéculative Neal Stephenson, un projet ambitieux de réalité mixte empreint de mystère et le soutien des poids lourds du net comme Google et Alibaba.

Excusez du peu.

Problème : leur projet avait beau l’air excitant, il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pire : les rares démonstrations de leur technologie étaient soupçonnées d’être bidonnées. Dès lors, on commençait à s’interroger sur l’arlésienne Magic Leap qui avait pourtant réussi à rassembler pas loin de 2 milliards de dollars de fond.

Le grand bond en avant ?

Nous en savons un peu plus depuis mercredi 20 décembre, date à laquelle le site web de l’entreprise a fait peau neuve. L’occasion de montrer de belles images de leur « plateforme informatique » pour reprendre l’expression exacte. Celle-ci se présente sous la forme d’une paire de lunettes au design futuriste appelée LightWear. Elle est reliée à un ordinateur de la taille d’un blu-ray censé fournir la puissance d’un PC Alienware ou d’un MacBook Pro. Dernière pièce à l’édifice : les contrôleurs qui, à l’instar de ceux existants dans la réalité virtuelle (comme les PS Move du Playstation VR), permettent d’interagir dans la réalité mixte.

Réalité virtuelle, réalité mixte. Quelle est la différence ? Dans le premier cas, ce que l’on voit sous nos yeux n’a rien de réel : tout a été recréé par le casque. Dans le second cas, des « éléments virtuels », que l’on pourrait comparer à des hologrammes, sont intégrés dans le réel de manière à ce que le tout se confonde. Contrairement à la réalité augmentée, ces derniers savent que vous existez et font attention à l’environnement réel.

Une performance technologique

C’est là toute force du projet de Magic Leap au point que certains parlent de « mort de la réalité » et d’innovation aussi important que la naissance d’internet. Rien que ça. Mais concrètement, à quoi ressemble la réalité vue à travers les LightWear ? Cela peut-être une personne (virtuelle) marchant dans votre salon et qui vous suit du regard où que vous soyez. Ça peut être une expérience sensorielle dans laquelle vous vous trouvez au milieu d’une forêt à l’ambiance onirique dans laquelle des volutes de fumée semblent danser dans les airs et produisent des sons mélodieux. Cela n’a rien d’hypothétique puisque cette expérience est une application, fruit d’une collaboration entre Magic Leap et le groupe de rock expérimental Sigur Ros. La démonstration à laquelle le magazine Rolling Stone a participé laisse entrevoir des possibilités inédites comme un assistant virtuel connecté à l’allure humaine, la discussion en face-à-face avec une personne située à distance…

Par ailleurs, si le projet semble si prometteur, c’est aussi parce qu’il fonctionne à l’aide d’une technologie singulière qui exploite la façon dont le cerveau traite le signal lumineux à travers le cortex visuel afin qu’il perçoive des éléments faux comme vrais. À cela s’ajoute l’apport de l’intelligence artificielle de type machine learning qui permet aux lunettes d’analyser et de comprendre en temps réel l’environnement qui entoure l’utilisateur.

Un produit aux nombreuses inconnues

Malgré cette généreuse opération de communication, un certain nombre de points restent à éclaircir. Tout d’abord, nous ne savons quasiment rien des spécificités techniques de la machine. Aucune information n’a été diffusée au sujet de l’autonomie de la batterie. Des lacunes techniques sont à corriger dont un champ de vision réduit actuellement à la taille d’une VHS. Autant dire que le produit testé par Rolling Stone est la première version d’un prototype appelé à évoluer.

Cela n’empêche par Abovitz d’annoncer avec optimisme la commercialisation du système en 2018.

 

Article rédigé par Thierry Randretsa

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