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Trust Project : le « label » de Facebook et Google pour lutter contre les fake news

Lutter contre les fake news Paris Marseille
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Confiance. Le nom est significatif. Il désigne le projet censé garantir une information de qualité sur le web. Et de la confiance, il va en falloir après les dégâts commis par les fake news durant la dernière élection présidentielle américaine. Au point que les représentants des géants du web ont été auditionnés par différentes commissions du Congrès en octobre 2017. À cette occasion, nous avons appris que l’ampleur de la désinformation a été sous-estimée. Pour la seule plateforme Facebook, ce sont pas moins de 126 millions d’Américains qui ont été exposés.

Rétablir la confiance envers les médias

Le Trust Project, de son nom d’origine, est dirigé par la journaliste Sally Lehrman, lauréate de multiples récompenses dans les domaines de la médecine et des biotechnologies. Il est hébergé par le Centre Markkula d’éthiques appliquées de l’Université Santa Clara. Ce projet est un consortium regroupant plus de 75 organisations de par le monde dans le domaine du journalisme parmi lesquelles The Washington Post, The Economist, La Repubblica… Son objectif : développer des indicateurs de confiance pour faire la lumière sur « l’éthique des organisations et d’autres standards, les antécédents des journalistes et leurs façons de travailler ». Ces indicateurs montrent aussi quels types d’information les internautes sont en train de lire (actualité, opinion, décryptage ou contenu publicitaire).

Il convient de préciser que le Trust Project dépasse de loin la seule problématique des fake news. Créé en 2014, il est né de la préoccupation liée à l’impact des nouvelles technologies sur la qualité de l’information. Le consortium met notamment en avant la défiance des citoyens à l’égard des médias. En Grande-Bretagne, seules 43 % des personnes interrogées par l’Institut Reuters en 2017 déclarent que les médias peuvent être considérés comme fiables.

Implémenter des indicateurs de confiance

Pour remédier à cette situation, le Trust Project a établi une liste de huit indicateurs de confiance : les meilleurs pratiques, l’expertise des auteurs, le type de travail, les citations et les références, les méthodes, les sources locales, la diversité d’opinion et la possibilité pour le public de faire des retours sur l’information.

Les journaux doivent intégrer un bout de code HTML dans leurs publications afin que Google puisse analyser les indicateurs et les publier dans ses différents services. Pour l’instant, la firme de Mountain View travaille encore sur la façon d’afficher ces indicateurs de confiance.

De son côté, Facebook est en train de tester un tel affichage avec un petit groupe d’éditeurs avant d’élargir le dispositif à d’autres dans les mois à venir. Ils peuvent d’ores et déjà mettre en ligne des informations additionnelles telles que leurs pratiques relatives à l'éthique, aux corrections, à la vérification des faits ou encore la structure de propriété.

Pour Facebook, ces indicateurs font clairement partie de leurs « efforts pour combattre les fausses informations et la désinformation (…) ». Ils doivent aussi aider les internautes à prendre des « décisions plus éclairées » et à améliorer leurs connaissances.

Il ne reste plus qu’à voir l’application de ces critères en pratique. En cette ère d’infobésité et de captation de l’attention tous azimuts, il n’est pas sûr qu’ajouter de l’information à l’information soit une démarche pertinente même si elle est un gage de transparence. À l’inverse, affubler les publications d’un label de qualité serait plus efficace et moins contraignant pour le lectorat au risque de paraître opaque et de prêter le flanc aux… fake news.

Le problème semble insoluble.

Article rédigé par Thierry Randretsa

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