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Disparition des likes sur Instagram : dangers, polémiques et solutions ?

Instagram sans like. Pourquoi ?
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Instagram représente un réel danger, surtout pour les jeunes

Instagram est décrit comme le réseau de l’engagement. Il permet d’aimer (liker) et de commenter très simplement les publications d’autres utilisateurs. De plus, l’immédiateté du rapport à l’image consolide ces interactions et l’engagement des internautes. Ainsi, plusieurs études montrent par exemple que pour une entreprise, le taux d’engagement sur le réseau social est 80 fois supérieur à celui de Facebook et 160 fois supérieur à celui de Twitter. 

Cet engagement très fort n’est pas visible seulement pour les comptes d’entreprises, on constate la même chose pour ceux d’utilisateurs comme vous et moi. Tout le pouvoir d’Instagram réside dans l’image, la photo que l’on poste et que l’on peut embellir et retoucher sans limite. Peu importe le contenu, qu’il soit drôle, attendrissant ou violent, il fera réagir. C’est justement cela qui suscite de multiples émotions et sensations chez l’internaute et engendre de la dépendance.

De plus, il est important de comprendre qu’une personne cherche à renvoyer une bonne image d’elle, à se valoriser quitte à faire passer son train de vie pour plus palpitant et magique qu’il ne l’est déjà. Cet aspect est “récompensé” par la fonction like, les commentaires et donc l’engagement que l’on construit avec ses abonnés. C’est chez les 18-24 ans que l’on constate une forte addiction à l’engagement que l’on reçoit. Chaque like, chaque commentaire libère un peu de dopamine dans le cerveau des jeunes qui se sentent plus importants et surtout existants aux yeux du monde (virtuel). Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l’hôpital Henri Mondor disait à propos de ce phénomène : “Le cerveau est programmé pour rechercher le plaisir, sauf que là, il se fait avoir. Le cerveau croit voir des choses qui lui font du bien, alors que ce qu’il voit ne le nourrit pas. Ce manque crée le sentiment de déprime.”

Ainsi, la course au like, la recherche de la représentation parfaite de soi, l’exposition non-stop aux “stars” avec des corps et des vies de rêve développent des sérieux problèmes chez les jeunes. Michael Stora, psychologue spécialiste des réseaux sociaux explique très bien cela : “C’est un espace rempli de valeurs très excessives et pas du tout rationnelles : l’ultra beau, le bien-être à tout prix, la performance, l’hyper sexualisation. Des chercheurs ont déjà prouvé que Facebook entraînait des phases d’auto-dépréciation, mais avec Instagram, c’est pire.”



Quelles sont les mesures à prendre pour lutter contre l'addiction à Instagram ?

L’utilisation massive d’Instagram est donc un danger pour la santé des jeunes, développant des complexes, une perte de confiance en soi, une pression monstre et également des dépressions. Ainsi, face aux nombreuses polémiques à ce sujet, le réseau social cherche et met en place des solutions pour parer aux problèmes. Une nouvelle fonctionnalité, très récente, a été mise en place pour mesurer le temps réel passé sur l’application. L’utilisateur peut donc prendre conscience de sa consommation et essayer de maîtriser son addiction. 



De plus, Instagram teste actuellement le meilleur moyen de réduire considérablement cette pression ressentie. Annoncé par Mark Zuckerberg lors de la conférence F8, cette fonctionnalité masquerait au public le nombre de likes sur n’importe quelle photo ou vidéo. Seule la personne qui a posté le contenu sera en mesure de voir combien de personnes aiment ça. Le but étant de recentrer l’attention des internautes sur le contenu et non sur le nombre de likes qu’ils peuvent obtenir. Cette version de test était disponible seulement au Canada et vient d’entrée en vigueur dans maintenant six nouveaux pays : l’Australie, L’Italie, l’Irlande, le Japon, le Brésil et la Nouvelle-Zélande.




Exemple d’une photo sans le nombre de likes lors de la phase de test au Canada



De plus, le patron d'Instagram, Adam Mosseri, a annoncé début juillet la création de nouveaux outils contre le harcèlement, dont l'apparition d'un message d'avertissement contre les commentaires haineux généré par un logiciel d'intelligence artificielle. Cette mesure est la suite logique de l’appel de Christchurch et des différents scandales que subissent les réseaux sociaux, notamment face au harcèlement, au cyberterrorisme et aux problèmes évoqués plus tôt. 





Ainsi, Instagram prend doucement des mesures, dans le but de prendre soin de ses utilisateurs et de garantir sa longévité. My Jalis vous délivre néanmoins quelques conseils pour passer moins de temps dessus :

  • Prendre conscience de sa consommation de réseaux sociaux en général, notamment grâce à la nouvelle fonctionnalité qui indique notre temps dévoué à l’application.
  • Arrêter les notifications pour éviter des allers-retours très fréquents sur l’application. 
  • S'accorder des moments sans téléphone pour se concentrer sur ce qu’on fait (apprendre quelque chose, préparer le repas, s’occuper des enfants, travailler…) 
  • Prévoir des pauses régulièrement pour décrocher du monde virtuel (un week-end sans Instagram par exemple !)



Les solutions envisagées causent des problèmes pour les influenceurs et les marques

Cette mise à jour sans le nombre de likes est 100 % bénéfique pour les utilisateurs comme vous et moi, les particuliers. Elle nous protège, et surtout les plus jeunes, de contracter des troubles mentaux et autres pathologies dangereuses pour notre santé (ou du moins elle les réduit fortement). Cependant, elle n’est pas avantageuse pour tout le commerce lié à Instagram. Pour les influencers, les personnes suivies par une grosse communauté d’individus, cette mise à jour supprime visuellement un élément fondamental de leur business : l'engagement. Les likes sont démonstratifs de l’engouement et de l’appréciation de chaque individu. En les supprimant, plus personne ne peut le voir et notamment les marques. En effet, celles-ci aiment avoir recours aux influenceurs pour promouvoir leurs produits ou services, car ils offrent une grande visibilité et parce qu’ils sont aimés pour ce qu’ils font et les internautes leur accordent de la confiance. Sans une preuve vérifiable par n’importe qui de l’engagement de la communauté d’un influenceur, un partenariat rémunéré est difficilement envisageable. C’est ainsi qu’une grosse partie du commerce autour du réseau social est ébranlée. Cependant, une grande partie d’entre eux devraient pouvoir continuer à se rémunérer via Instagram car d’autres facteurs sont des preuves d’engagement, comme le nombre de commentaires ou de vues sur une story. 




Nous avons vu les différents impacts, positifs ou négatifs, des mises à jour d’Instagram pour protéger la santé de sa communauté. Il existe également des numéros pour se faire aider et accompagner dans son usage d’Instagram et ainsi ne pas se retrouver pris au piège. Il est important que le réseau social reste un moyen de se divertir, de s’informer, de partager ou d’entretenir un lien social qui ne soit pas une source de problèmes et de scandales. 



Article de Martin Cuvet

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