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Rétrogaming : Sega annonce une Megadrive Mini

Une nouvelle console Sega annoncée
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C’est un fait : le retrogaming a le vent en poupe. Graphisme en « pixel art », musiques aux sonorités des années 80-90, mécaniques de gameplay à l’ancienne… ont fait leur preuve sur la scène des jeux indépendants comme en témoignent les succès critiques et publics des Hotline Miami, BroForce, The Binding of Isaac et autres Crossing Souls. Cette nouvelle vague apporte paradoxalement une bouffée d’air frais aux jeux vidéo. Peu gourmands techniquement, ils sont directement accessibles, sans avoir à attendre de multiples temps de chargement. Plug and play. De plus, leur prise en main est le plus souvent immédiate, ce qui n’exclut pas la profondeur de jeu. Le « skill » est le maître-mot loin de certaines facilités du jeu vidéo contemporain.

Nintendo ou le rétro au format mini

Depuis quelques années, cette nostalgie touche le hardware. Jamais avare en concept faisant avancer le média, Nintendo a flairé le bon filon avec la sortie fin 2016 de la NES Mini. Ici, point de tactile, de 3D sans lunettes ou de motion gaming mais une réédition de leur console 8 bits culte sortie en 1983 au Japon. Le tout au format mini et branché à votre écran haute définition. Inutile de sortir les vieilles cartouches poussiéreuses du placard, le système embarque 30 jeux préinstallés dans sa mémoire interne parmi les plus fameux de la glorieuse époque de la NES. Autre nouveauté : la possibilité de sauvegarder sa partie à n’importe quel moment. Cerise sur le gâteau : le produit est proposé à un prix attractif. Résultat : c’est un carton. La machine s’écoule à 2,3 millions d’exemplaires. Malgré tout, ce score reste modeste comparé à ce qu’il aurait pu être si Nintendo s’était lancé dans une production de masse. De quoi garantir l’aura culte d’un produit qui s’arrache à un prix prohibitif sur les sites de vente en ligne, sans compter les dérivés moins chers mais à la conception douteuse.

Un an plus tard, Nintendo récidive avec la Super NES Mini. C’est à nouveau un succès foudroyant. Si la machine propose moins de jeux que son aînée (21 contre 30), elle contient du contenu inédit avec le jeu Starfox 2. En outre, elle est vendue directement avec deux manettes. Cette fois, Nintendo a prévu du stock pour satisfaire le plus grand nombre. C’est pourquoi il est toujours possible de trouver le produit officiel en magasin ou en ligne. Gageons que les quatre millions d’unités écoulées ne soient encore qu’un début.

Megadrive Mini : un max de nostalgie

Le concept lancé par Nintendo fait des émules. On ne compte plus les sorties ou les annonces de réédition de machines antiques en modèle réduit. L’année dernière, c’est Atari qui se lançait dans la course avec une « nouvelle » Atari 2600 contenant pas moins de 120 jeux. Plus récemment, la société Koch Media a appliqué le principe au Commodore 64 (datant de 1982 !) avec le C64 Mini.

Dernier en date et pas des moindre : Sega. L’illustre concurrent de Nintendo dans le domaine du hardware (retraité depuis 2001) a lui aussi cédé à la tendance avec l’annonce d’une Megadrive Mini faite le 16 avril sur le compte Twitter officiel de la marque. Elle aurait tort de se gêner. Bien avant que Microsoft et Sony trustent les premières places du marché des consoles, Sega a tenu la dragée haute à Nintendo, notamment sur la génération des 16 bits. Forte d’une ludothèque riche et variée entre exclusivités maisons (on pense bien sûr à Sonic et à ses suites) et approche plus adulte (Mortal Kombat sorti dans une version non censurée), la Megadrive s’est vendue à 40 millions d’exemplaires.

Si l’annonce d’une réédition de la console a pu séduire les nostalgiques d’une époque révolue, il convient de s’interroger sur l’opportunité d’un tel projet. Sega donne l’impression d’arriver après la bataille et il n’est pas interdit de penser que le consommateur fasse une overdose de rétro. Et ce d’autant plus que la Megadrive dispose déjà d’une réédition sortie en début d’année. Conçue par AtGames, la machine n’a pas connu le même succès critique et public que ses consœurs Nintendo, la faute à une émulation parfois défaillante et à la présence de nombreux titres n’ayant rien à voir avec le line-up d’origine. Autrement dit, du remplissage. Par ailleurs, et contrairement à la firme de Kyoto, les jeux phares de Sega ont fait l’objet de plusieurs ressorties sur différents supports sous forme de compilations. D’ailleurs, une quinzaine de classiques de la Megadrive et de la Master System doivent sortir cet été sur la… Switch ! Dès lors, quelle valeur ajoutée tirer de la Megadrive Mini dont on ne sait encore rien ? À cela s’ajoute le fait que sa réalisation a été confiée à… AtGames, auteur de la contestable première réédition.

En définitive, 30 ans après la sortie de la Megadrive, on peut se demander si Sega, c’est toujours « plus fort que toi ». La réponse est en principe attendue pour cette année.

Article de Thierry Randretsa

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