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Paroles d'experts

L'évolution de la connaissance à l'ère du numérique : Entre empirisme, désinformation et quête de vérité

L'évolution de la connaissance à l'ère du numérique : Entre empirisme, désinformation et quête de vérité
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En matière de connaissance, c'est une préoccupation qui occupe l'esprit humain depuis la nuit des temps. Dans l'antiquité déjà, souvenons-nous de nos cours de philosophie quand on nous enseignait ce qu'était la connaissance empirique, ce n'était rien de plus qu'une expérience des sens. Ce que nous voyons, touchons, entendons, ressentons, goûtons constituaient notre savoir. Lorsque Platon à travers le Mythe de la Caverne illustrait les limites de cette méthode de perception de la réalité, le monde des idées prendra place avec Aristote, une approche plus métaphysique. La connaissance devient ainsi rationnelle, puis avec la méthode scientifique cela évolue encore. Gaston Bachelard au 19eme siècle nous donnera les armes pour avancer plus efficacement encore lorsqu'il exhorte à dépasser les illusions, faire reculer les certitudes pour atteindre la connaissance : 1. Observation 2. Hypothèse 3. Expérimentation 4 Conclusion. La méthode scientifique nous guide ainsi depuis le siècle des lumières jusqu'à quasi à nos jours où les sciences sont à l'origine de la plupart des technologies. On fera un raccourci rapide pour lier connaissance et progrès.

Sources de connaissance

Force est de constater que nos jours l'essentiel de nos connaissances vient d'informations de nombreuses sources. Certes l'école joue toujours un rôle primordial mais lorsque le discours des professeurs prend le même temps que celui de vidéos Tik Tok, il faut un certain discernement nécessaire aux plus jeunes pour faire le tri entre le vrai du faux. Entre la télévision et les smartphones qu'on met dans le cartable dès le primaire, lorsqu'un esprit en éveil n'est pas encore mûr, les connaissances acquises restent empiriques. La dernière information consommée devient la première vérité à énoncer... L'émergence des réseaux sociaux et Internet complèteront ce brouillage des esprits. L'idée n'est pas de dramatiser et soulever un problème, il faut en toute lucidité postuler que la connaissance se construit toujours avec nos sens et que voir et entendre beaucoup proposent des expériences qui forgent une connaissance empirique hétéroclite voir anarchique, qui avec le temps et selon les événements, peuvent mener chaque individu à vivre à nouveau dans une caverne... Il est donc nécessaire de rappeler à nos contemporains que la connaissance nécessite une base solide, faite de méthodes, de vérités, d'intelligence, de sensations.

Diffusion d'informations

Lorsqu'avec Facebook et l'affaire Cambridge Analytica font qu'un milliardaire devient président de la première puissance mondiale, lorsque les médias créent des supports pour recenser les fakes news, lorsqu'avant d'écouter un éminent épidémiologiste on préfère croire une chaîne d'information, il est temps de faire appel à notre conscience et notre intelligence primaire. Pire dans certains cas, certains se refusent à donner leur confiance et de leurs propres connaissances prennent des décisions, mais sur quelle base, quelle vérité, quelle méthode ? Il est paradoxal de se dire qu'à l'ère du digital, où accéder à l'encyclopédie universalis est à la porter de beaucoup, le nombre d'imbéciles (Etymologiquement "dépourvu de bâton sur lequel se reposer" d'où sa faiblesse) est sans cesse croissant. La vérité du nombre de posts sur un réseau convainc viralement ou fait réagir le nombre ce qui favorise la diffusion de toutes sortes d'idées, concepts, connaissances... Les influenceurs sont plus suivis et entendus qu'un député, un ingénieur, un professeur ou un médecin. La répétions fixe bien les notions, la propagande a bien fait ses preuves par le passé. Nous n'assistons pas à des courant de pensées philosophiques qui se propagent à travers le temps et les espaces. Il a fallu Platon, Aristote, Voltaire, Kant pour que Gaston Bachelard nous livre une vérité durable... Pour la même mécanique, un simple tweet de nos jours pourrait générer les mêmes courants de pensées et émergence de nouvelles idées. Bienvenue dans l'ère du digital.

"Faites ce qui est juste"

N'importe quel individu doté d'un terminal connecté pourrait graver dans le cloud ses idées, ses écrits sur une page en ligne. On divague, on paraphrase, on calomnie, on relaie sans vérifier, on s'exprime ! Lorsqu'un Ludovic Passamonti, consultant expert e-commerce (sic!), vous dit de faire attention à un tel prestataire sans jamais l'avoir rencontré, qu'un startuper en recherche de notoriété pour son projet "le même en mieux" balance des infos non vérifiées au gré de ses humeurs, l'éthique, l'intelligence ou le droit de réponse n'ont plus de place. Preuve à l'appui, publication judiciaire en ligne, face à un faux avis ou à une calomnie, il est parfois difficile de maintenir la vérité. Entre avis et calomnie, vous l'aurez compris la frontière est mince.  "Dont be evil" a été martelé par Google pour ensuite adopter la devise "Do the right thing" avec Alphabet. "Faites le bien" ou "faites ce qui est juste" succède donc à un "il est possible de gagner de l'argent sans vendre son âme au diable"... Espérons que les algorithmes nous aideront simplement à distinguer "ce qui est juste, ce qui est vrai"...

Edito Paul Nguyen

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