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Facebook : la section «Trending » n’est plus tendance

Facebook dit au revoir à sa section Trending
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Introduites en 2014 pour aider les utilisatrices et utilisateurs à trouver des sujets de discussion populaires parmi les membres de la communauté Facebook, les tendances n’ont plus le vent en poupe. Seulement disponible dans cinq pays, la rubrique ne représente en moyenne que 1,5 % des clics produits par les éditeurs de presse. Et pour cause : elle est jugée de moins en moins utile par les socionautes. Par conséquent, elle sera supprimée la semaine prochaine, de même que les produits et les intégrations de partenaires qui reposent sur son interface de programmation.

L’actualité déconnectée de ce qui est populaire

En pleine opération « reconquête » auprès des médias et du public, Facebook cherche également à se débarrasser d’outils sources de polémiques par le passé. C’est ainsi que l’entreprise de Menlo Park a modifié l’algorithme du fil d’actualité pour privilégier les publications des proches au détriment de celles des marques et des médias. Objectif : éviter de faire « remonter » les fausses nouvelles qui ont envenimé les dernières élections présidentielles américaines. De même, Facebook est en train de procéder à plusieurs modifications dans l’API des applications en réaction à l’affaire Cambridge Analytica afin de mieux protéger les données personnelles.

S’agissant des tendances, l’outil avait été détourné à des fins politiques. En 2016, le site Gizmodo révélait que l’équipe de curateurs chargée de la gestion des tendances passait sous silence des sujets populaires d’obédience conservatrices . Au-delà de l’aspect politique, la section « Trending » n’était plus le fruit des interactions de la communauté mais le résultat de l’intervention d’une poignée de personnes qui « injectaient » des sujets pour coller au mieux avec l’actualité. Rappelons qu’à l’époque des faits, l’affaire Cambridge Analytica n’avait pas encore fait la Une des journaux. Facebook cherchait à s’émanciper de son statut de réseau social pour concurrencer Twitter sur le terrain de l’actualité. Il était donc important que Facebook soit le lieu des débats du moment même si ceux-ci n’étaient pas forcément les plus populaires. Pire : les témoignages font état d’une censure exercée sur les sujets touchant l’entreprise.

Pour mettre fin à la polémique, la gestion des tendances a été confiée à un algorithme. Les biais humains ont alors été remplacés par les dysfonctionnements techniques qui ont notamment contribué à mettre en avant de fausses informations. Puis l’outil s’est complexifié, prenant en compte le nombre de publications des éditeurs sur un même sujet et les interactions des utilisateurs.

Vers de l’information mobile et vidéo

Mais l’époque a changé. Comme Mark Zuckerberg l’a répété à l’envie devant les parlementaires américains et les députés européens, « Facebook est une plateforme pour toutes les idées ». Il souhaite surtout la recentrer sur son coeur de métier à savoir les relations interpersonnelles. Autant dire qu’un outil aussi peu utilisé et problématique que les tendances ne pouvaient que passer à la trappe.

Pour autant, Facebook n’a pas complètement renoncé à l’information. L’enjeu est de délivrer une information personnalisée et sourcée, tout en étant adaptée aux usages en cours que sont la consommation sur mobile et le succès croissant de l’actualité en vidéo. Pour ce faire, Facebook teste actuellement un indicateur « à la Une » (« Breaking News ») sur les publications avec l’aide de 80 éditeurs. Une section « Aujourd’hui dans » (« Today in ») est également expérimentée afin que l’utilisateur soit mieux au fait de l’actualité locale. Enfin, tout un pan de Facebook Watch sera bientôt consacré à l’information avec suivi d’événements en direct, bulletins d’information quotidiens et contenus exclusifs.

Article de Thierry Randretsa

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