Les influenceuses virtuelles séduisent les marques

Il n’y a pas à dire aujourd’hui, être influenceur est une véritable tendance. Un nouveau métier surfant considérablement sur l’ère du digital. On en compte des milliers aujourd’hui à poster chaque jour, sur les réseaux sociaux, des photos artistiques de leurs vacances, de leur look ou encore du dernier produit acheté dans le commerce du coin. Le but étant tout simplement de conseiller sa communauté en donnant son avis sur le sujet et ainsi, la pousser à acheter.

En effet, nombreuses sont les marques populaires, allant même jusqu’à celles de prestige, à choisir ce nouveau moyen publicitaire pour toucher plus directement leur cible. Etablir des contrats et/ou partenariats avec les influenceurs est devenu aujourd’hui le meilleur moyen pour que de potentiels clients passent à l’achat, tout simplement en faisant comme l’influenceur que l’on suit sur Instagram.

Mais depuis peu, il semblerait bien que ces influenceurs dits ‘lambda’ se fassent voler la vedette. Et ce, aussi inattendu soit-il, par des autres influenceurs. La particularité ? Ils sont virtuels. De simples avatars.

Les robots remplacent les humains, même sur Instagram

Elles se font appeler Miquel Sousa ou Shudu Gram sur leur compte Instagram, postent des photos pour représenter des marques de luxe et font même le buzz sur les réseaux sociaux à cause de nombreux clashs. Tout semble normal et pourtant, un détail saute aux yeux : ces femmes ne sont pas des femmes. Non, plutôt des avatars créés via des logiciels 3D. Et il semblerait bien que ce ne soit pas un problème ni pour les marques, ni pour les abonnés qui sont parfois des millions à les suivre.

Et c’est d’ailleurs tout le contraire puisqu’elles sont aujourd’hui devenues les muses des marques. Prenons Miquel Sousa, par exemple. Avec ses 1.2 millions d’abonnés sur Instagram, @lilmiquela (de son pseudo), conquit le cœur de ses followers grâce à des vêtements de la célèbre marque Chanel ou encore grâce à sa couverture de magazine. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En effet, si elle n’est au premier abord, qu’un simple avatar créé par un ordinateur, la jeune femme a bien un passé et une histoire, même si elle est construite de toutes pièces. Elle a 19 ans, est originaire du Brésil, a fait des couvertures de magazines de mode comme 032c et s’est même fait tatouer. Elle se permet de se plaindre de la chaleur sur ses réseaux sociaux et donne même des interviews. Mais le plus incroyable est sans aucun doute le fait qu’elle ait même enregistré des morceaux de R’n’B, sortis sur Spotify dont un titre avec Ronnie Blawko, avatar homme aux 50 200 abonnés ainsi que Wens, une chanteuse on ne peut plus réelle.

Les marques conquises

C’est une certitude aujourd’hui, l’émergence du digital et des réseaux sociaux a créé de nouveaux métiers mais également de nouveaux personnages, acteurs et gérants de la nouvelle influence. C’est pourquoi la frontière entre le virtuel et le réel est désormais, quasiment inexistante. Et pour cause, les marques font pleinement confiance à ces nouveaux influenceurs virtuels. Aussi invraisemblable soit-il, Miquela a été choisie pour être l’égérie de la marque de maquillage Pat McGrath, à ses côtés, la sublime Naomi Campbell. Elle a également travaillé avec Nike, Calvin Klein ou encore Diesel et a tenu le compte Instagram de Prada pendant la Fashion Week en mars dernier. Aujourd’hui, elle est autant sollicitée que les vrais influenceurs.

Et les réseaux sont plutôt simples : on parle notamment d’économie en terme de shooting photo entre le photographe, le maquilleur et le lien. Mais aussi en matière de voyage : aucun frais à calculer pour que Miquela se déplace de New York à Paris. Enfin, sur le plan de la notoriété, ces avatars peuvent être présents à tous les événements n’importe où dans le monde sans avoir d’annulation de dernière minute et ne tombent jamais malade, offrant ainsi aux marques une disponibilité imparable pour tout projet.

A chaque avatar sa passion

Si Miquela Sousa s’est majoritairement fait connaître par son goût prononcé pour la mode et les marques qu’elle représente , elle tente par tous les moyens de se faire une place dans la musique. Mais ce n’est pas tout puisque entre interviews et couvertures de magazines, l’influenceuse virtuelle réussit également à défendre des causes qui lui sont chères telle que Black Lives Matter. Mais elle n’est pas la seule.

Comme elle, Shudu Gram et Ronnie Blawko font également parler d’eux. @shudu.gram est un avatar de couleur noire aux 128 000 abonnés. @blawko22, est un homme tatoué aux 72 600 followers. Leur passion est le mannequinat.
Shudu Gram, par exemple, réussit grâce à la finesse de ses traits, à faire la couverture de magazines de mode. Mieux encore, elle est également devenue l’égérie de la marque de beauté en vogue de la chanteuse Rihanna : Fenty Beauty.

Alors, si l’émergence de ces mannequins et influenceurs virtuels continue, nous aurons peut-être bientôt nos propres avatars virtuels, qui sait ?

Article de Clélia Ripoll