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Des réseaux sociaux biaisés pour une majorité d’Américains

La censure au cœur du débat
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L’enquête a été conduite aux États-Unis auprès de 4 594 adultes entre le 29 mai et le 11 juin 2018.

Des réseaux sociaux perçus comme étant à gauche

43 % des personnes interrogées déclarent que les sociétés des nouvelles technologies sont orientées politiquement en faveur des libéraux au détriment des conservateurs. Ceux-ci sont évidemment les premiers à partager ce point de vue (64%). Le chiffre est plus éloquent en ce qui concerne la censure sur les réseaux sociaux puisque 85 % des personnes interrogées affiliées au camp républicain pensent que leurs opinions sont intentionnellement censurées sur les réseaux sociaux.

Le résultat n’est pas si surprenant alors que ces plateformes sont souvent attaquées pour leur manque de neutralité aux États-Unis. Ainsi, durant les audiences de Mark Zuckerberg au Congrès suite à l’affaire Cambridge Analytica, le patron de Facebook était questionné par le sénateur républicain Ted Cruz sur la suppression de pages et de profils d’obédience conservatrice.

Si les démocrates sont moins enclins à accuser les entreprises des nouvelles technologies de biais, ils sont quand même 62 % à penser que les réseaux sociaux opèrent une censure des opinions politiques qu’ils jugent inappropriées. En tout, 7 Américains sur 10 partagent cet avis.

À l’inverse, les réseaux sociaux ne sont pas perçus comme favorisant un genre particulier. Sur ce point, 58 % des Américains pensent que le traitement est équitable. À noter tout de même que 33 % des personnes interrogées estiment que ces plateformes ont un biais sexiste, particulièrement les femmes.

Des Américains méfiants à l’égard des réseaux sociaux malgré un impact jugé positif

Ces chiffres doivent être mis en perspective avec la perception générale que le public américain a de ces services. Elle est largement positive puisque 74 % d’entre eux disent que les produits et les services de ces entreprises leur font plus de bien que de mal. 63 % pensent qu’elles ont un impact positif net sur la société dans son ensemble.

Cela ne signifie pas pour autant qu’ils leur accordent une confiance aveugle. En effet, ils ne sont que 28 % à déclarer leur faire confiance pour entreprendre ce qui est juste la plupart du temps. Pour 69 % d’entre eux, ce business n’est ni plus ni moins éthique que d’autres secteurs d’activité. Par conséquent, une majorité d’Américains (51%) sont favorables à une régulation accrue de ces sociétés. Un résultat surprenant dans un pays a priori rétif à l’intervention de l’État. Faut-il y voir un effet de l’affaire Cambridge Analytica au cours de laquelle la réglementation européenne des données avait été plutôt perçue positivement par des politiques américains lors des auditions de Mark Zuckerberg au Congrès ?

Probablement, puisque seules 24 % des personnes interrogées pensent que ces entreprises font assez pour protéger leurs données personnelles. De manière globale, il est difficile de ne pas constater un certain manque de confiance envers ces firmes accusées de profiter aux classes les plus avantagées de la société (64%) et d’échouer le plus souvent à anticiper l’impact de leurs produits et services sur cette dernière (65%).

Article de Thierry Randretsa

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