Twitter continue la lutte contre les bots et le spam

La sérénité des échanges. C’est le leitmotiv de Twitter depuis quelques mois maintenant, désireux d’offrir aux utilisateurs une information de qualité tout en permettant des discussions constructives. C’est au nom de cette sérénité que l’entreprise s’est attaquée aux trolls pour les rendre moins visibles.

L’entreprise a également décidé de prendre à bras le corps la problématique des bots et du spam. Et pour cause : en permettant la diffusion en masse de fake news, ils constituent une menace pour la démocratie. À cela s’ajoute le juteux business des faux comptes administrés par des bots qui viennent gonfler artificiellement la notoriété de certains influenceurs. Twitter avait annoncé toute une série de mesures pour enrayer le phénomène comme l’interdiction des actions simultanées à travers plusieurs comptes.

Le machine learning contre les bots et le spam

La plateforme de microblogging continue sur sa lancée en annonçant d’autres actions à venir par la voix de Yoel Roth, responsable de la politique de la plateforme, et Del Harvey, en charge de la confiance et de la sécurité. Désormais, Twitter adopte une attitude proactive dans l’identification des comptes et des comportements problématiques. Il n’est plus question d’attendre les signalements des utilisateurs. À l’instar de Facebook avec les fake news, c’est le machine learning qui se charge du travail. Les résultats sont spectaculaires : quasiment 10 millions de comptes automatisés ou spammeurs ont été identifiés en mai 2018. Un chiffre à comparer avec les 6,4 millions de décembre 2017 et les 3,2 millions du mois de septembre de cette année. Grâce à l’apprentissage machine, Twitter a augmenté sa capacité à supprimer les comptes qui enfreignent sa politique de spam de 214 % d’une année sur l’autre. Ce « nettoyage » va continuer dans les mois à venir avec le traitement d’un grand nombre de comptes suspects repérés suite à une enquête. La technologie sera également mise à contribution avec l’extension de leurs systèmes de détection de comportements malveillants comme les tweets exceptionnellement massifs mentionnant le même hashtag.

Parallèlement, le nombre de moyens de signalements de spam est passé de 25 000 par jour au mois de mars à 17 000 au mois de mai. Ceux relatifs à la recherche ont également baissé de 10 %. Concrètement, cela signifie que les utilisateurs rencontrent moins de spams sur leur fil d’actualité, dans leur recherche et, de manière générale, sur les services de Twitter.

Par ailleurs, Twitter a accentué sa lutte contre les spams provenant de l’API de Twitter. Au premier trimestre 2018, plus de 142 000 applications ont été suspendues pour violation des règles en vigueur sur la plateforme. La moitié l’ont été dans la semaine qui a suivi leur enregistrement, parfois même dans l’heure. Au total, ces applications ont été à l’origine de plus de 130 millions de spams sous forme de tweets. En moyenne, 49 000 applications ont été supprimées pour chacun des mois d’avril et mai.

Des procédures additionnelles pour mener la vie dure aux spammeurs

Fort de ces résultats plutôt positifs, Twitter est en train de mettre en place d’autres mesures. Tout d’abord, les comptes suspectés de spammer sont désormais mis en mode lecture (ils ne peuvent plus interagir avec les autres) et enlevés des statistiques d’engagement et de suivi des autres comptes à moins d’être authentifié par le biais d’un numéro de téléphone, par exemple. Un avertissement s’affiche sur le compte concerné afin d’empêcher les autres de le suivre au risque d’être spammé. En cas d’authentification, le compte est restauré. Par conséquent, si vous possédez un compte Twitter, ne vous étonnez pas si vos statistiques changent régulièrement dans les semaines à venir : c’est le résultat de la politique anti-spam de Twitter.

En outre, la création d’un compte nécessite dorénavant d’entrer une adresse mail ou un numéro de téléphone. Cette procédure qui a fait l’objet d’un audit permettrait de supprimer 50 000 comptes employés à des fins de spam par jour. Twitter a aussi pensé à celles et ceux qui travaillent dans un environnement à haut risque et qui ont besoin d’anonymat afin qu’ils ne soient pas impactés par ce changement.

Pour finir, Twitter rappelle que la protection contre le spam passe aussi par des mesures simples d’hygiène numérique à la disposition de l’utilisateur comme la double authentification, la définition d’un mot de passe unique pour chaque compte ou l’examen régulier des applications tierces.

Article de Thierry Randretsa