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Scission Netflix / Disney : la guerre de la SVOD aura bien lieu

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La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Pensez donc : depuis plus d’un an, le service de film en flux continu américain Netflix était devenu le lieu exclusif pour regarder les productions Disney (du moins aux Etats-Unis).

 

TOUTES les productions Disney.

 

Des dessins animés d’hier aux longs métrages d’animation actuels, en passant par les films de super héros de l’univers Marvel sans oublier ceux estampillés « La guerre des étoiles » (LucasFilm a été racheté par Disney en 2012), Netflix était devenu pour beaucoup la plateforme de streaming incontournable en raison de cet atout.

 

Ce rêve bleu ne sera bientôt plus qu’un souvenir.

 

Libéré, délivré, Disney va donc bientôt proposer son service de diffusion. Pour l’instant, seules ses propres productions vont être retirées du catalogue Netflix. Les films Star Wars et Marvel ne sont pas encore concernés. Ces derniers pourraient même restés exclusifs à la firme de Los Gatos pendant un moment.

Netflix voudrait déjà être roi

 

L’année 2017 avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices. Le géant américain avait créé la polémique au festival de Cannes en proposant un de ses films à la compétition, Okja. Les exploitants de salle avaient contesté cette décision alors que le long métrage n’allait pas sortir au cinéma. Un bad buzz qui fût finalement une bonne publicité pour la fable écologiste de Bong Joon-Ho.

En juillet 2017, Netflix dépassait la barre des 100 millions d’abonnés. Sa mondialisation avançait sans coup férir avec un lancement dans plusieurs pays d’Asie. Avec son succès au Japon, il faisait coup double : s’implanter dans un grand marché asiatique tout en faisant main basse sur la japanimation à l’aura internationale avec des productions originales comme la série Castlevania (plus de 90 % des animes sur Netflix sont consommés en-dehors du Japon).

Après avoir dépensé cinq milliards de dollars pour financer ses contenus en 2016, l’entreprise fondée par Reed Hasting et Marc Randolph passait à six milliards d’investissements en 2017.

Last but not least : annonce d’une série d’interviews menées par David Letterman en personne et d’une première série originale turque, projet de dessin animé avec Matt Groening le cultissime créateur des (entre autres) The Simpsons, lancement d’une cinquantaine de productions latino-américaines et d’une première série en Chinois… Point d’orgue peut-être de ce développement frénétique : l’achat de MillarWorld, la société d’édition du britannique Mark Millar connu notamment pour Kingsman : service secret et Kick-Ass.

 

 

Hakuna Matata pour Disney & Cie ?

 

Par cet acte, Netflix aurait-il anticipé la décision de Disney et le possible retrait des productions Marvel de son catalogue ? Le suspense reste entier, les pontes de la plateforme de streaming n’ayant pas commenté cette déclaration. D’aucuns subodorent qu’ils n’auraient pas forcément souhaité renouvelé leur accord avec la société de la souris aux grandes oreilles, l’objectif étant désormais la production de contenus propres pour s’affranchir des coûts liés à l’achat de droits extérieurs.
Toujours est-il que son titre en bourse a baissé de 2 %. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, c’est au tour de la 20th Century Fox de se dire intéressée par une « offre indépendante payante et directe aux consommateurs ». Le dommage sera terrible pour Netflix, la Fox contrôlant une filmographie vaste composée de succès critiques et publics.

 

Le streaming est-il pour autant la poule aux œufs d’or espérés par ces géants américains du divertissement ? Rien n’est moins sûr. L’offre en SVOD est déjà pléthorique : HBO, OCS, Hulu Amazon, Canal Play, pour n’en citer que quelques uns, sont de la partie. On peut rajouter un autre titan comme Youtube, également producteur de contenus via son programme par abonnement Red. Et ce n’est pas fini puisque Facebook a annoncé le lancement de Watch, une plateforme exclu

sivement consacrée à la vidéo avec la diffusion de contenus originaux. Face à cette profusion de services, le téléspectateur risque de ne plus suivre :

en raison de la complexité de l’offre. Une série peut être disponible sur une plateforme… sauf la dernière saison, présente sur une autre. À cela s’ajoute le problème des contenus éphémères.
en raison du coût. Le téléspectateur va-t-il vraiment multiplier les abonnements afin de suivre ses séries favorites ? On peut en douter d’autant plus qu’il doit aussi payer régulièrement à côté pour écouter de la musique, lire la presse, jouer aux jeux vidéo...
rarement évoquée, se pose la question du temps disponible pour consommer tous ces contenus et, en filigrane, celle des techniques de design (non éthiques ?) utilisées pour capter et retenir l’attention.

 

L’ironie du sort est que cette tendance peut s’avérer contre-productive en favorisant le piratage. Dans ce contexte, il semble apparaître comme un complément salutaire à des services, certes performants, mais onéreux et loin d’être complets.

 

 

Article rédigé par Thierry Randretsa

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