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Tennis World Tour : l’avènement d’un « big four »

Départ compliqué pour Tennis World Tour
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C’est peu dire que Tennis World Tour était attendu par les fans de la petite balle jaune. Sept ans qu’ils rongent leur frein depuis la sortie de Top Spin 4, considéré par beaucoup comme la meilleure simulation de tennis sur console. Certes, Electronic Arts avait sorti entre temps Grand Chelem Tennis 2 mais il ne tenait pas la comparaison avec le titre mythique de 2K Czech. De son côté, Tennis Elbow continue de faire la joie des joueurs les plus exigeants mais il n’est disponible que sur PC. La sortie des consoles de la génération actuelle ne s’est bizarrement pas accompagnée d’un jeu de tennis digne de ce nom à l’instar de Fifa pour le football ou de NBA2K pour le basketball. Il aura donc fallu attendre 2018 pour voir enfin débarquer le successeur de Top Spin, certains développeurs de la série ayant travaillé sur ce Tennis World Tour. Alors, heureux ?

Gameplay erratique

Certains « détails » ne trompaient pas dans la communication du jeu. Les vidéos de gameplay frappaient par leur laideur et leur lenteur au point qu’on avait l’impression que le jeu tournait au ralenti. Pire : certains contenus mettaient clairement en doute les connaissances des développeurs de Breakpoint studio sur le sujet. Ainsi, on se rappelle d’une vidéo de présentation avec un match opposant deux légendes, André Agassi et John McEnroe, qui, pour l’occasion, était devenu… droitier !



Manette en main, la catastrophe se confirme. Tennis World Tour s’inspire en grande partie de son illustre prédécesseur au niveau du mapping des touches. Vous avez la possibilité de frapper un coup à plat, lifté, coupé ou un lob. On retrouve la distinction entre le coup précis obtenu par une simple pression du bouton, et le coup puissant que l’on charge en laissant appuyer sur la touche. Le problème est que le jeu ne procure aucune sensation, d’autant plus que, souvent, le coup reproduit à l’écran ne correspond pas avec ce que vous avez voulu faire. Passe encore lorsque vous tapez un lift en bout de course et que votre joueur se contente d’un coupé. Ici, subsistent les rares moments où le jeu assume son statut de simulation qui vous pousse à être bien positionné pour faire le coup désiré.

Sauf qu’il n’est pas rare de voir votre joueur produire un slice inoffensif alors que vous étiez en parfaite position pour frapper le lift demandé. Frustrant.



De même, la gestion des coups en bout de course laisse songeur. En effet, il arrive que votre joueur parvienne à rattraper des balles largement hors de portée, avec en prime un coup puissant susceptible de mettre en difficulté l’adversaire ! De manière générale, subsiste la désagréable impression de ne pas maîtriser les actions de son joueur. On peut citer son déplacement vers l’avant, a priori réaliste, mais poussé au point de finir au filet alors que vous n’avez rien demandé. On peut également évoquer les décalages coup droit ou revers. Ceux-ci faisaient l’objet d’une touche spéciale dans Top Spin 4 ce qui était un énorme plus sur le plan tactique. Ici, le mouvement est « géré » par la console. Vous aurez donc beau avoir l’occasion de jouer un « pénalty » sur votre coup de droit, si la balle arrive en revers vous n’avez plus qu’à prier les Saints Mousquetaires pour voir votre joueur tourner autour de ce dernier.



Physique ésotérique de la balle, joueurs plantés au sol … On ne compte plus les tares d’un gameplay vérolé dont on peut s’attendre à ce qu’il fasse l’objet de patches dans les mois à venir.

Un revers technique

Ne comptez pas non plus sur l’aspect visuel pour « rattraper » les errances de la jouabilité. À l’heure des God of War et autre Detroit : Become Human, Tennis World Tour nous ramène dix ans en arrière avec ses modélisations de joueurs sommaires et son environnement dépouillé. À la rigueur, les animations, calquées sur les mouvements d’un véritable joueur grâce à la motion capture, tiennent la route. La technique permet notamment de reconnaître les joueurs stars du titre. L’occasion de se pencher sur le roster qui est l’un de ses rares points positifs, et encore. Si Tennis World Tour propose pas moins de 29 joueurs, dont Roger Federer, Nick Kyrgios, Gaël Monfils ou encore Stan Wawrinka, il souffre de l’absence des trois autres membres du « Big 4 » à savoir Djokovic, Murray et Nadal. Un comble pour un jeu censé accompagner le démarrage du tournoi de Roland-Garros. De même, si vous êtes fan de la WTA, il faudra vous contenter du minimum syndical, le nombre de joueuses disponibles se comptant sur les doigts de la main.



Ceux qui pensaient combler ces absences en passant par l’outil de création de joueurs en seront pour leurs frais. Là où quasiment n’importe quel jeu lambda vous propose de paramétrer chacune des parties du visage, Tennis World Tour n’offre que dix faciès sur lesquels il est impossible de revenir. Il faut donc renoncer à l’idée de créer une de vos idoles au profit de modélisations génériques au possible, ce que renforce l’absence de licences, aussi bien au niveau des tournois que des équipements, qui n’aide pas à l’immersion.



Cela est regrettable car le mode carrière est plutôt fourni en contenu : gestion du calendrier pour éviter la fatigue, entraînements pour obtenir des bonus, sans compter la progression du personnage avec ses caractéristiques, son entraîneur et son coach. Il n’en reste pas moins inintéressant, la faute, encore une fois, à un gameplay pénible qui coupe toute envie d’avancer. Pourtant, ce mode de jeu semble inévitable tant les alternatives sont aux abonnés absents. Mis à part jouer en exhibition en simple contre l’ordinateur ou un autre humain en local, il n’y a rien à signaler. Pour l’instant, le mode en ligne est inexistant, de même que le double en multi local. Des carences inquiétantes qui confirment l’impression de jouer à une démo plus qu’à un jeu fini.



Il faut toucher un dernier mot sur l’ambiance sonore du titre, emblématique de son manque de finition générale. C’est bien simple : il n’y en a quasiment pas ! Vous aurez beau jouer l’échange de votre vie, le public restera muet comme une carpe. Les interventions de l’arbitre semble tout droit sorti d’un assistant personnel mal configuré (on ne sait jamais qui dispose de l’avantage, par exemple). Seuls les commentaires de Guy Forget viennent « égayer » les esgourdes du joueur. Au sens propre car, le plus souvent, ils ne sont pas en phase avec l’action. Ce qui donne lieu à des scènes cocasses comme lorsque l’ancien capitaine de Coupe Davis s’exclame sur la puissance de la frappe alors que vous venez de faire une amortie. Si ces quiproquos amusent un temps, vous aurez tôt fait de couper le son tant ils deviennent redondants.



Si vous n’avez pas éteint la console avant.

Article de Thierry Randretsa

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