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Google Street View : la nouvelle carte et le territoire

Google Street View Marseille
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Cet été, le monde a dansé sur « Despacito » le succès musical de Luis Fonsi et Daddy Yankee. Il a été tenu en haleine par l’histoire de Manuel Bartal sur Twitter. En France, août a été marqué par la sortie de Google Home, l’assistant personnel intelligent de Google, plusieurs mois après sa commercialisation aux États-Unis.

 

 

Welcome (Google) Home

 

L’événement est emblématique du basculement qui est en train de s’opérer de l’âge des moteurs de recherche à celui de l’assistance personnelle. Cette nouvelle ère est celle des interfaces naturelles à la fois invisibles et pratiques. Fini le temps des requêtes fastidieuses où vous pouviez passer des heures à examiner les pages de résultats en tapant différentes combinaisons de mots-clés pour obtenir votre réponse. Désormais, il suffit d’interroger son enceinte connectée en lui adressant nommément la parole (« Ok Google ») pour avoir le précieux sésame.

Actualité, météo, vie pratique, musique, réveil, pense-bête, activation des objets connectés compatibles, information d’ordre encyclopédique… Google Home est une mine d’informations à portée de voix. Il peut également vous surprendre par le caractère insolite de ses réponses si vous lui posez des question inhabituelles ou amusantes (demandez-lui s’il aime la série « Game Of Thrones », par exemple). Parfois, la conversation s’installe et on oublie que l’on a affaire à un appareil. Allant au-delà de la simple assistance, ces rares moments semblent augurer les relations entre l’humain et la machine de demain, plus naturelles et intimistes.


Mais l’objet n’est pas sans défaut. Les problèmes de reconnaissance vocale demeurent. Surtout, il ne parvient pas à gérer certaines demandes précises. Ce sont typiquement celles qui relèvent de la vie de tous les jours comme, par exemple, les horaires d’ouverture et de fermeture d’un magasin ou ceux d’une séance de cinéma. Pour ce genre de requête, l’assistant botte en touche, même si cela ne concerne pas tous les établissements. Un écueil incompréhensible sachant que le moteur de recherche Google a la réponse. Atteignons-nous ici les limites technologiques de l’enceinte connectée ? Il convient d’attendre les évolutions futures de l’objet, dont les mises à jour de son firmware, pour se prononcer. La solution pourrait peut-être passer par Google Street View.

 

 

Le référencement du monde dans ses moindres détails

 

En effet, le célèbre service de navigation virtuelle de Google va connaître prochainement une refonte. Selon Jen Fitzpatrick, vice-présidente de la division cartographie chez la firme de Menlo Park, l’objectif est de rendre le service encore plus accessible. Il ne s’agit plus seulement de retrouver un endroit en tapant une adresse mais de retrouver des lieux en se basant sur des indications moins précises comme la couleur, la proximité avec un bâtiment… Autrement dit, tout ce qui peut relever d’une requête conversationnelle.

Cela passe par une nouvelle cartographie des lieux opérée par sept caméras (et non plus quinze comme c’était le cas jusqu’à récemment) d’une résolution de 20 mégapixels montées sur les fameux véhicules « Google » qui arpentent nos rues pour « référencer » le monde. Deux caméras de haute définition situées sur chaque côté prennent des photos. En l’espèce, les premiers clichés ont été pris dans la ville de Santa Cruz en Californie en août dernier.

Le progrès est esthétique avec des images plus fines et contrastées : pour résumer, plus belles. De quoi s’immerger plus profondément dans la réalité virtuelle qui a été ajoutée récemment à Google Street View.

Mais ce nouveau matériel permet aussi de glaner de nouvelles informations comme les signes, les enseignes ou encore les horaires. Le tout est combiné avec le nec plus ultra de la technologie en matière d’apprentissage automatique (« machine learning »). Résultat : l’intelligence artificielle de Google peut désormais créer de nouvelles adresses automatiquement en localisant et en transcrivant les noms et numéros de rue capturés par les caméras. Les algorithmes sont aussi capables de comprendre les abréviations, de reconnaître les noms de commerce, y compris lorsque leur police est peu conventionnelle.

Cette nouvelle technologie répondrait également à la problématique du changement rapide de certaines villes, notamment dans les pays en voie de développement. En l’espèce, la clef est le recours au crowdsourcing. Grâce à la démocratisation des caméras à 360 degrés sur les smartphones, Google compte sur la participation des mobinautes pour enrichir son service de cartographie virtuelle avec l’obtention de trophées virtuelles à la clé. À terme, l’entreprise américaine veut pousser les gouvernements à faire leur travail à leur place.

Autre avantage de cette délégation de tâche : la possibilité de flouter soi-même et directement les visages et tout autre élément sensible photographié avec les lieux. Car nul doute que le « nouveau visage » de Google Street View va charrier son lot de violations de la vie privée. En se basant uniquement sur l’application, une équipe de chercheurs de l’Université de Standford est parvenue cette année à prédire les revenus, l’origine et le vote des habitants de villes américaines. Avec les nouvelles données recueillies, on peut s’attendre à un profilage plus poussé des individus.

Une évolution susceptible d’aller à l’encontre de l’ancienne devise de Google : « ne soyez pas malveillant ».

Article rédigé par Thierry Randretsa

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