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Mark Zuckerberg en service minimum au Parlement européen

Zuckerberg s'excuse ... encore
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Cela devient une routine. Depuis les dernières révélations de l’affaire Cambridge Analytica, Marc Zuckerberg assure le service de relation publique auprès des médias et des politiques pour se répandre en excuses et expliquer la nouvelle politique de Facebook. Presque deux mois après l’explosion du scandale, le jeune PDG est rompu à l’exercice. S’il a pu paraître fébrile et hésitant face aux parlementaires américains, il a fait montre de plus d’assurance devant leurs homologues européens.

Un exercice de communication

Lancé dans une opération séduction, il a commencé son audition par un enthousiaste (mais un peu forcé) « c’est bon d’être de retour en Europe ! » avant d’enchaîner sur un plaidoyer en faveur du continent et de ses valeurs que son entreprise partage. Évidemment, il n’a pas manqué de louer les services de sa plateforme que ce soit son « Safety check » (déclenché, par exemple, lors d’attaques terroristes) ou ses bénéfices apportés aux familles ou aux entreprises. Puis, il a enchaîné sur son désormais traditionnel message d’excuse pour les désagréments causés par le réseau social qui ont fait l’actualité ces derniers temps. Bien sûr, cette note négative a été l’occasion de rappeler les mesures prises par l’entreprise de Menlo Park pour remédier à ces problèmes.

Cette communication n’a trompé personne comme en témoigne l’ardeur des députés européens à l’interroger. À ce titre, ils n’ont pas été moins virulents que leurs équivalents outre-Atlantique. Tous les sujets qui fâchent ont été abordés. Pour autant, nous n’avons rien appris de fondamentalement nouveau à l’issue de cette audition. La faute à un format court (un peu moins d’une heure et demi) et peu favorable à l’échange : dans un premier temps, les parlementaires posent leurs questions. Dans un second temps, la personne interrogée répond. Résultat : Mark Zuckerberg a eu tout loisir de choisir les questions auxquelles ils souhaitaient répondre. Ce qui a eu le don d’énerver certains députés, comme Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux-démocrates.

Un discours bien rôdé

Impassible, Zuckerberg a donc pu dérouler son discours habituel rôdé au fil de ses interventions médiatiques. Sur la question des données personnelles, il s’est engagé à appliquer le Règlement Général de Protection des Données. Quid des personnes situées hors d’Europe ? Qu’en est-il des données servant à constituer des « profils fantômes » (c’est-à-dire de personnes ne se trouvant pas sur le réseau) ? Pourra-t-on bientôt créer un compte échappant au ciblage publicitaire ? Silence de la part de l’intéressé.

Par ailleurs, Zuckerberg a rejeté les accusations de monopole arguant que les internautes utilisaient en moyenne huit applications. Sur les questions relatives à la modération, il a pu ressortir sa marotte qu’est l’intelligence artificielle quand bien même son entreprise admet qu’elle n’est pas la solution à tout, notamment quand il s’agit de lutter contre les discours de haine. Face aux reproches sur le manque d’impartialité de sa plateforme sur le plan politique, Zuckerberg a déclaré de manière on ne peut plus consensuel que Facebook était ouvert à toutes les idées. Comme les données personnelles, ces sujets ont fait l’objet d’une foule de questions sans réponses, en tout cas immédiates, l’intéressé ayant promis de fournir ultérieurement des réponses écrites.

Au final, le passage de Mark Zuckerberg au Parlement européen a-t-il été une réussite ? En sélectionnant soigneusement les questions des parlementaires, il a pu calibrer le message qu’il voulait faire passer. Mais il a quelque peu écorné au passage l’image de transparence à laquelle il aspire depuis quelques mois.

Article de Thierry Randretsa

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