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Twitter : bientôt, la certification de compte pour tous

Pourquoi certifier son compte twitter
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Grand chambardement, suite mais pas fin. Après avoir doublé la longueur historique des tweets, intégré la fonctionnalité thread et peut-être avant son processus de « Snapchatisation », la procédure de certification de compte pourrait être bientôt accessible à tous les usagers de Twitter.


Quand la certification est devenue approbation


L’annonce a été faite par le patron en personne, Jack Dorsey, dans une vidéo diffusée en direct sur Periscope. Dans ce nouvel exercice de communication, la société souhaite faire preuve de transparence en abordant de front les problèmes auxquels fait face la plateforme, notamment la propagation des fake news, l’utilisation des bots mais aussi le contenu abusif ou illégal.

Historiquement, la procédure de certification de compte est ouverte aux célébrités. Elle se matérialise à l’écran par un badge formé d’une encoche blanche sur fond bleu à côté du nom d’utilisateur. L’objectif est de lutter contre les détournements de compte qu’ils soient parodiques ou malveillants. Autrement dit, le compte utilisé par la personnalité est authentique. Et pour cause, il a été vérifié. D’ailleurs, à partir de 2016, n’importe quel twittos pouvait en théorie demander à ce que son compte soit certifié à condition de fournir une raison. Dans les faits, l’onction n’était que rarement accordée à moins d’être écrivain, artiste ou influenceur.

Le problème est que le symbole de la certification a fini par être mal perçu. En effet, la marque d’identification est considérée aux yeux de certains comme un sceau de légitimation de la part de la plateforme, selon le chef des produits David Gasca. Un quiproquo qui, à l’heure de la lutte contre les fausses nouvelles et les discours de haine, peut faire tâche. C’est ce qui est arrivé en novembre 2017 lorsque Twitter a certifié le compte de Jason Kessler, l’organisateur de la manifestation « Unite the right » à Charlottesville rattaché au mouvement suprémaciste blanc. Une initiative que d’aucuns ont interprété comme un gage de crédibilité accordé à cette personne et à ses idées.



Anonymat vs information


Cette affaire a conduit Twitter à suspendre les demandes de vérification. Puis, l’entreprise a finalement indiqué que la certification pouvait être retirée aux comptes prônant un discours de haine avant de joindre effectivement le geste à la parole.

Désormais, Jack Dorsey et son équipe veulent lever toute ambiguïté sur ce badge. Une des solutions serait de le rendre accessible à tout le monde, indépendamment de la notoriété. À l’instar d’un Airbnb, l’identification pourrait se faire à travers le profil Facebook, le numéro de téléphone, l’adresse mail ou une photo d’identité.

En démocratisant la procédure, on éviterait toute hiérarchie entre les profils approuvés et ceux qui ne le sont pas. Problème : cela irait à l’encontre de l’anonymat très présent sur Twitter. Or, c’est parce que certaines personnes sont « cachées » qu’elles peuvent s’exprimer librement sans crainte pour leur sécurité. C’est en quelque sorte la « valeur ajoutée » de Twitter qui se démarque ainsi de son concurrent Facebook et de sa politique incitant les usagers à s’exprimer sous leur véritable identité. Toutefois, la certification est fondamentale pour un réseau social centré sur l’information. C’est parce qu’un compte a été vérifié que l’on peut s’assurer du caractère officiel des messages qu’il publie. Par exemple, Twitter planche sur une manière de mieux mettre en lumière les comptes parodiques parfois encore pris comme des sources d’informations sûres (comme le soi-disant fil d’actualité officiel de la République populaire démocratique de Corée @dprk_news).

En définitive, les plateformes n’en finissent pas de se dépêtrer avec les accusations de diffusion de fake news et de discours de haine. S’il est peut-être encore trop tôt de juger de l’efficacité des mesures prises, on note une certaine tendance à l’expiation dans le discours de ces géants du web. Commentant sa nouvelle façon d’aborder les problèmes de façon frontale dans des vidéos en direct, Dorsey a affirmé sa volonté d’être « très ouvert » même si cela pouvait être « inconfortable » pour la société. Un discours qui rappelle celui de Zuckerberg prêt à tout pour redorer le blason de Facebook quitte à perdre de l’argent.


Article de Thierry Randretsa

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